Violences conjugales : «Je suis pas méchant, j’aime bien la fille»
Cela faisait plusieurs jours que la relation était tendue au sein de ce couple ensemble depuis trois ans. La femme a dit à l’homme qu’elle voulait le quitter et qu’elle allait déposer plainte. Le 2 septembre au soir, elle prépare ses affaires. Elle veut prendre son argent qui se trouve dans une bourse que son compagnon va mettre dans sa poche car il ne veut pas qu’elle parte. Puis, il met sa conjointe au sol. «Là je sens qu’il m’a fait des coupures mais je n’ai pas vu comment», racontera-t-elle aux gendarmes. Elle se relève, il la pousse contre la porte et la prend au niveau de la gorge. Elle le mord au bras et sort de l’appartement. Elle s’assoit dans les escaliers et téléphone à sa sœur qui prévient les gendarmes. A leur arrivée, ils trouvent la victime à la même place avec du sang au niveau de son bras et de sa cuisse.
Le compagnon ouvre la porte dès que les gendarmes pénètrent dans l’immeuble. Il livre une version différente des faits. Il affirme que son amie n’était pas blessée lorsqu’elle est sortie car «il n’y avait pas de sang dans l’appartement». Il explique avoir fermé la porte d’entrée car il ne voulait pas qu’elle parte. «Elle m’a mordu au bras… mais je maîtrisais», assure-t-il. «Je suis pas méchant, j’aime bien la fille, tu vois», se défend-il à la barre du tribunal. Et de reconnaître qu’il l’a frappée «qu’une seule fois» durant leur vie commune. Pour lui elle voulait le quitter pour quelqu’un d’autre, ce qu’elle nie.
Comme dans la plupart de ce type d’affaires, «c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre», commente le juge. «Nous n’avons effectivement pas de témoins mais des éléments au dossier» qui, selon le vice procureur, permettent d’entrer en voie de condamnation. Parmi ces éléments, un certificat médical qui fait état de traces de lacérations.
Après en avoir délibéré et conformément aux réquisitions du parquet, le tribunal a prononcé une peine amende de 90 jours à 5 euros, soit une amende totale de 450 euros. Il a en outre reçu la constitution de partie civile de la victime mais a réduit à 400 euros le montant des indemnisations ; la victime avait demandé 10 fois plus.
L’homme âgé de 49 ans avait déjà été condamné pour des faits similaires par le même tribunal trois ans plus tôt. Malgré un casier judiciaire non vierge, il avait tout de même pu être embauché en tant qu’agent de sécurité, ce qui est contraire à la loi. «Des vérifications doivent être faites», a noté le parquet.