24.10.2017

Violences conjugales : "elle a intérêt de retirer sa plainte"

Une homme a été condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal.

«La journée avait mal commencé… » Le 22 juin, un couple se dispute devant son enfant. L’altercation se poursuit dans la rue ; un policier territorial assiste à une scène, constate que la femme est blessée et appelle la gendarmerie. Une fois à l’hôpital où la femme est prise en charge, le couple continue de se disputer violemment. «Si j’avais voulu la frapper, elle ne serait pas dans cet état », essaie toutefois de tempérer l’homme après l’avoir menacée en lui disant «je vais te faire la vie…». Lors des auditions, les gendarmes comprennent qu’il ne s’agit pas des premières violences au sein de ce couple ensemble depuis onze ans. Il a en déjà eu «des petites sans méchanceté». Voire certaines réciproques. L’homme de trente-sept ans affirmera que sa compagne l’a déjà giflé et mordu. Toutefois, c’est bien lui qui est en cause dans l’affaire examinée la semaine dernière par le tribunal correctionnel de Saint-Martin bien qu’il estime qu’elle «n’était pas totalement innocente ». Suite à cette dispute elle avait déposé plainte ce qui avait suscité une nouvelle fois sa colère. «Elle a intérêt de retirer sa plainte. J’ai assez d’argent pour payer un avocat…», a-t-il lancé. Il lui a aussi dit de «réfléchir aux conséquences du dépôt de sa plainte sur son travail». Il se montrera aussi violent verbalement avec l’officier de police (une femme) qui prendra sa déposition. «Vous me regardez quand je vous parle », lui lâche-t-il alors qu’elle prépare le procès-verbal. Toutefois, il confiera qu’il acceptera de « faire une garde à vue par amour ». Conformément aux réquisitions du ministère public, l’homme a été condamné à une peine de trois mois de sursis et une amende de 750 euros.

Estelle Gasnet