14.04.2016

[MISE A JOUR] Violences intrafamiliales : disproportion entre l’attaque et la riposte

Un jeune homme d’une vingtaine d’années était jugé jeudi pour avoir violemment frappé sa demi-sœur. Il a été condamné à trois mois de prison avec sursis simple.

Les faits remontent à octobre 2015. TR, une jeune adolescente de seize ans qui est ce jour-ci chez son père, refuse de lui obéir. Un plus tôt dans la journée, son père l’avait récupérée sur la plage de Friar’s Bay alors qu’elle n’avait demandé ni l’autorisation d’y aller, ni averti qu’elle s’y rendait. De retour à la maison, le ton montre entre le père et la fille comme cela semble être souvent le cas ; le tribunal constate en effet un problème d’autorité.

Le demi-frère, 20 ans, cherche à son tour à faire comprendre à l’adolescente qu’elle doit écouter leur père, lequel demande à son fils de ne pas s’en mêler. Le père quitte la pièce, le frère et la sœur se retrouvent, seuls, dans le couloir et des coups sont assénés. Le frère qui aurait été griffé par sa sœur, va lui donner deux coups de poings au niveau du visage, lui fracturant le nez et des dents. La jeune fille aurait ensuite dit à son frère «t’es mort…» et lui, il lui aurait répondu «arrange d’abord tes dents». Des échanges qui témoignent de la violence qui règne dans cette famille recomposée.

TR vit avec sa mère mais visite régulièrement son père ; ses parents sont en effet séparés. Plus précisément, ils n’ont jamais vécu ensemble, TR est née d’un adultère. Jusqu’à peu de temps avant ces violences qui les emmènent devant le tribunal, les relations entre TR et son demi-frère étaient bonnes, explique le père qui n’est toutefois pas capable de donner les raisons de ce changement de comportement. Trois mois plus tôt, une altercation avait déjà eu lieu entre les deux jeunes mais dont les conséquences n’étaient pas aussi graves que celles-ci.

A l’audience, les deux enfants ne sont pas présents. Le frère est en métropole où il suit ses études et la sœur est à l’école. Deux absences qui privent le tribunal d’apprécier par lui-même les deux protagonistes, notamment la corpulence physique du frère. Les magistrats en auront une idée avec les photos fournies par la défense qui précise qu’il pratique le culturisme.

Le tribunal a en outre cherché à comprendre les causes de cette brutalité, savoir si la jeune fille avait souvent une attitude arrogante. Selon le père et son fils, elle aurait effectivement un caractère vif. Sa mère confie qu’elle n’hésite pas à dire ce qu’elle a à dire.

Ce jour d’octobre 2015, il ne semble faire aucun doute, qu’elle a provoqué son demi-frère en le griffant. Néanmoins, «la riposte est disproportionnée à l’attaque», fait valoir le vice-procureur Michaël Ohayon. Il requiert une peine avec sursis et une amende de 400 euros. Le jugement a été mis en délibéré au 19 mai.

 

MISE A JOUR

Le tribunal a rendu son délibéré le 19 mai et a condamné le demi-frère à une peine de trois mois de prison assortis du sursis simple.

Estelle Gasnet