07.02.2018

Braquage à la Loterie Farm : les trois prévenus placés en détention provisoire

Présentés en comparution immédiate ce mercredi 7 février ils ont demandé un délai pour préparer leur défense.

Les trois individus mis en cause dans le braquage de la Loterie Farm commis lundi 5 février étaient présentés ce mercredi 7 février en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Saint-Martin.

La présidente du tribunal a commencé par énumérer les faits communs reprochés aux trois prévenus avant de préciser les faits supplémentaires reprochés à deux d’entre eux :

- Ils sont tous les trois accusés d’avoir volé de l’argent (9080 euros et 21400 dollars), un iPhone 5, un sac à main Chanel et son contenu ainsi qu’un autre sac à main et un iPhone 7 au préjudice de la Loterie Farm, représentée par W.W, et de deux employées Y.Y et R.R.

Ce vol était accompagné de violences ayant entraîné un ITT (interruption totale de travail) de cinq jours pour W.W et de un jour pour les deux employées. Le tout, commis en réunion, une circonstance aggravante supplémentaire.

- G.H, né en 1970 à Saint Domingue et qui réside à Grand Case a déjà été condamné pour des faits similaires par la cour de Basse Terre en juin 2017 et se trouve donc en état de récidive légale. Il lui est reproché, en plus des faits décrits ci-dessus, d’avoir volé l’iPhone de M.A (un autre employé) avec trois circonstances aggravantes : en réunion, avec le visage dissimulé, et avec violence n’ayant pas entraîné d’ITT.

- M.M, né en 89 à Sint Maarten, a tenté de voler, lui aussi en plus des faits énumérés ci-dessus, un autre téléphone portable appartenant à un employé, M.G., avec des violences n’ayant pas entraîné d’ITT. Sa tentative de vol, interrompue par la résistance de la victime, s’est manifestée par un commencement d’exécution : il avait porté son arme de poing sur le front de la victime. Il a le même jour, en tant que conducteur du véhicule dans lesquels les auteurs ont pris la fuite, sciemment omis d'obtempérer à une sommation de s'arrêter émanant d'un fonctionnaire ou agent chargé de constater les infractions et muni des insignes extérieurs et apparents de sa qualité, avec pour circonstance aggravante d’avoir risqué la vie des autres usagers de la route N7 sur laquelle il roulait à toute vitesse sans respecter les règles de priorité et circulant à contresens dans des conditions dangereuses, au préjudice notamment de L.J, conducteur de bus. On lui reproche également d’avoir volé l’iPhone de J.L Adal (en réunion, avec le visage dissimulé, et avec violences n’ayant pas entraîné d’ITT). On lui reproche enfin d’avoir transporté hors de son domicile et sans motif légitime une arme de catégorie B, en l’occurrence un pistolet Ruger de 9mm.

Le troisième prévenu, M.E est né en 81 à Sint Maarten. 

Ils ont tout droit demandé, comme la loi leur permet, un délai pour préparer leur défense. Le parquet a requis un mandat de dépôt et le maintien en détention provisoire des prévenus compte tenu non seulement de la gravité des faits, et malgré la « très bonne » coopération judiciaire avec la partie hollandaise pendant l'enquête. En effet, le parquet considère qu’il y avait un risque, si les prévenus étaient remis en liberté surveillée jusqu’à leur procès, qu’ils ne se représentent pas à leur prochaine convocation comme ils habitent côté hollandais et que l’un d’entre eux à une double nationalité. « Il y a aussi un risque de pression sur les victimes qui ont eu le courage de se présenter aujourd’hui et donné un témoignage précis de leurs agresseurs » a ajouté le procureur.

Les avocats de chacun des prévenus ont mis en avant la situation financière compliquée de leurs clients suite au passage d’Irma ainsi que leur situation familiale et demandé à ce qu’ils puissent rester en liberté surveillée en attendant le 24 avril 2018, date de leur procès à Basse Terre.

Après en avoir délibéré le tribunal a décerné un mandat de dépôt à l’encontre des trois prévenus qui sont partis en suivant, et devant une foule de badauds rassemblée devant le palais de justice,  pour l’aéroport de Grand Case avant de rejoindre la maison d’arrêt de Basse Terre.

Fanny Fontan
4 commentaires

Commentaires

Bon courage à la défense ! Le risque pour elle avec de tels arguments étant que :
Si tolérance doit s'appliquer compte tenu de la situation exsangue que nous a laissée Irma économiquement, moi la première les braquerai .... les avocats de la défense bien entendu, pas les prévenus :)

ha les cons... C'est qui cet avocat a deux balles ? bref, de toute façons, qu'ils aillent se faire enc... à basse terre pour le moment, ça nous fera des vacances...

Souhaitons que la Loi leur soit appliquée sans modération...
Irma ne doit pas être l'excuse à la mise en danger de la vie d'autrui, à des comportements de brigands et à toutes les dérives. Croisons les doigts pour que ces personnages restent un maximum de temps derrière les barreaux, il nous en fera grand bien.

Dans les milieux ruraux en Europe, des systèmes de communication ont été mis en place par les agriculteurs pour prévenir ces comportements de sagouins, peut-être peut-on réfléchir à une solution similaire à SXM ? Tout le monde ici a intérêt à ce que ce type d'actes ne se reproduisent pas.