06.04.2017

"Il voulait protéger ses perroquets"

Deux hommes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin jeudi 6 avril pour détention illégale de perroquets.

Deux hommes de 56 et 73 ans comparaissaient ce jeudi 6 avril 2017 devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour détention sans autorisation de psittacidaes (perroquets) entre novembre 2014 et juin 2015. La composition pénale qui avait été entamée n’avait pas abouti, l’un des deux hommes qui vit du RSA n’ayant pu s’acquitter dans les délais de l’amende qui lui avait été demandée, ni sollicité un report.

En novembre 2014 l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) est informé par dénonciation que plusieurs perroquets seraient détenus sans autorisation chez M.R, horticulteur. Lorsqu’ils se rendent sur les lieux, les agents constatent depuis la route la présence de cages et de perroquets avant de revenir interroger M.R. deux jours plus tard.

Ce dernier désigne alors M.F comme étant le propriétaire d’une partie des oiseaux qu’il détient (huit), importés depuis deux ans de Sint Maarten. « J’avais acheté un restaurant à Sint Maarten et les animaux y vivaient depuis trente ans» explique M.F à la barre. Lorsqu’il perd son restaurant et se retrouve en procédure il prend les oiseaux avec lui « pour les protéger » et les confie à un ami (M.R) qui en accueille déjà d’autres. « On est sur une île, alors pour nous, "importer "(de Sint Maarten à Saint-Martin, ndlr) c’est un bien grand mot » se défend-il tout en assurant que son ami et lui ont entamé des démarches en 2013 pour créer un association afin de recueillir les perroquets que ceux qui quittaient l’île ne pouvaient emporter : « Challenge Parrot Foundation".

M.R déclare avoir pensé que les documents d’acquisition délivrés côté hollandais suffisaient et raconte par ailleurs que leur association n’a finalement pas vu le jour et que certains oiseaux sont morts du fait de l’enquête. « Ils ont été maltraités quand ils ont été saisis, deux ont succombé à une crise cardiaque, deux autres se sont envolés et le cacatoès que j’avais depuis plusieurs années est décédé quelques mois plus tard » déclare-t-il tristement. Il se décrira un peu plus tard, en larmes, « dépité par la situation ».

Ces psittacidaes étant des espèces protégées, le vice-procureur Michaël Ohayon considère les faits caractérisés mais propose dans son réquisitoire une peine symbolique d’amende avec sursis. Le président du tribunal Gérard Egron-Reverseau retiendra finalement l’intention de M.F « qui a voulu bien faire et sauver les oiseaux ». Tout en déclarant que l’infraction est constituée, il les dispensera de peine, compte tenu des tentatives de régularisation préalables et du fait qu'ils ne détiennent plus d'oiseau illégalement depuis l'enquête. 

Fanny Fontan
2 commentaires

Commentaires

contradiction.
d'un coté , notre nouveau président qui a la bonne idée de créer une relation étroite avec la partie hollandaise et de l autre une justice arc bouté sur ses règlements purement métropolitain.a quand aussi une réglementation et une justice adaptée a notre territoire. car un jour , on va aussi nous reprocher d'utiliser le dollar!!!!!!

en attendant, ces pauvres bêtes sont mortes !
LAMENTABLE