25.04.2019

 Saint-Barthélemy : il cambriole une villa pour payer ses dettes

Un homme était jugé pour deux affaires, et notamment pour avoir volé plus de 400 000 euros de bijoux.

Un plombier de Saint-Barthélemy était convoqué jeudi 18 avril devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour deux affaires distinctes. L’une pour vol avec effraction, l’autre pour tentative de vol.

G.M. 32 ans, originaire de Seine-Saint-Denis, s’est introduit fin août 2017 dans la villa de ses voisins, absents de l’île. Ce n’est qu’après Irma que leur fille a pu revenir sur les lieux et déposer plainte après avoir constaté qu’il manquait plusieurs choses dans la maison.

Si une partie des affaires a été projetée dehors par le cyclone, des bijoux anciens et luxueux, conservés dans un coffre fort au sous-sol ont bien été dérobés. Les victimes qui se constituent partie civile, estiment à plus de 400 000 euros la valeur du butin.

Le coffre-fort a été percé par le dessous et des prélèvements ADN ont permis d’identifier le voleur. Face aux preuves l’incriminant G.M. a reconnu les faits. En revanche il nie avoir volé deux cents bouteilles de vin et champagne, contrairement à ce qu’avancent les victimes depuis leur dépôt de plainte et qui réclament le jour de l'audience 150 125 euros au titre de remboursement, bien que le prévenu ne soit pas poursuivi pour le vol de ces objets.

Installé à son compte, il explique être surendetté dans le cadre de son travail, et avait en plus à l’époque une dette de stupéfiants de 2500 euros. « Je voulais me libérer de ce poids, je n’avais pas le choix » confie-t-il à la barre. Il avance avoir vidé le contenu du coffre dans un sac, et y avoir ajouté des ceintures de marque qui se trouvaient dans le dressing où était installé le coffre. Les bijoux étaient selon lui déjà dans un sac qu’il a mis dans celui qu’il avait apporté sans vérifier ce qu’il y avait dedans. Il dit l'avoir ensuire remis directement à son créancier.

Des explications qui ont du mal à convaincre le parquet. « Je ne comprends pas ce système de défense. Comme si le fait de ne pas avoir regardé dedans allait atténuer sa responsabilité » commente le vice-procureur. « Il est capable de voler pour payer ses dettes. Il n’a pas de casier et il ne risque pas la prison aujourd’hui mais il ne faut pas croire qu’il va échapper éternellement à des poursuites judiciaires ». Il requiert six mois de prison dont trois avec sursis mise à l’épreuve pendant dix-huit mois. Après en avoir délibéré, le tribunal déclare G.M coupable, le condamne à six mois de prison avec sursis et prononce un renvoi sur intérêt civil au 25 juin prochain.

G.M n’a pas le temps de se rasseoir qu’il comparaît en suivant pour une tentative de vol commise le 4 novembre 2018, soit plus d’un an après les faits examinés précédemment. Ce soir-là, il est presque minuit lorsqu’il se faufile à l’intérieur d’une villa en passant par la plage de Shell Beach. Alors qu’il se déplace dans la maison il tombe nez à nez avec une employée qui se met à hurler et le fait fuir. S’il n’est pas possible de l’identifier sur les images capturées depuis le système de vidéosurveillance de la villa, son véhicule, plus précisément celui de sa compagne, est repéré par une caméra devant la plage.

Bien qu’il ait nié sa participation jusque là, il reconnaît les faits à la barre. « Je suis rentré pour tenter de cambrioler » avoue-t-il. Il explique avoir toujours des dettes. « J’essaie de m’en sortir. Ils ont trouvé les seules conneries que j’ai faites » se défend-il. Il parle d’un « cercle sans fin » de dettes auprès de ses fournisseurs, de son loyer de 1700 euros par mois qui n’est pas cher pour Saint-Barthélemy comme le précise son avocate, de son interdit bancaire et assure ne plus consommer de drogues. Il ne prévoit pas de quitter l’île car sa compagne est en train d’y monter une entreprise. En revanche il souhaite solder ses dettes en fermant la sienne et chercher un travail de salarié. Le tribunal lui fait remarquer qu’il va être difficile de repartir du bon pied car il va devoir indemniser les victimes du premier cambriolage.

Le parquet semble apprécier qu’il ait finalement reconnu sa participation et se soit décidé à « assumer » ses actes. Comme au moment des faits il n’avait pas encore de casier, et qu’il s’agit d’une tentative de vol, le vice-procureur requiert deux mois de prison avec sursis. Après en avoir délibéré, le tribunal décide de suivre les réquisitions et condamne G.M à deux mois de prison avec sursis.

Fanny Fontan
1 commentaire

Commentaires

JE N'AVAIS PAS LE CHOIX !!!!!, MON CUL OUI. ON A TOUS LE CHOIX DANS LA VIE ET VOLER N'EST PAS UN CHOIX INTELLIGENT POUR REGLER SES DETTES? IL EXISTE DES POSSIBILITES COMME LES DOSSIERS DE SURENDETTEMENT OU UN CREDIT POUR RACHETER LES AUTRES CREDITS....BREF SI CHAQUE INDIVIDU QUI A DES PROBLEMES D'ARGENT LE REGLENT EN VOLANT LES AUTRES , ON NE S'EN SORT PLUS ET CE N'EST CERTAINEMENT PAS LA SOLUTION