12.01.2018

Quatre ans de prison ferme pour un braqueur récidiviste

Il avait volé un scooter sous la menace d'une arme le 31 octobre 2017 à Marigot.

En novembre 2013, il vole un scooter car il a besoin d'argent. C'est l'excuse qu'il a fournie au tribunal correctionnel de Saint-Martin devant lequel il avait comparu en mars 2014 pour ces faits. Il avait fait signe au conducteur d'un deux-roues de s'arrêter pour lui demander de l'emmener et l'avait conduit dans un endroit isolé à Quartier d'Orléans. Quatre ans plus tard, il vole une nouvelle fois un scooter, mais cette fois-ci pour aider un ami qui avait des «problèmes financiers». Précisément, il nie avoir volé le scooter mais l'avoir acheté à une connaissance qui avait besoin d'argent. Il lui a acheté 600 dollars, la même somme qu'il avait vendu le deux-roues en 2013.

JJ, 25 ans et natif du Guyana, était présenté vendredi matin devant le tribunal de Saint-Martin en comparution immédiate à l'issue de sa garde à vue. Il avait été interpellé mercredi matin par les gendarmes au domicile de sa mère à Quartier d'Orléans. Il lui est reproché d'avoir volé un scooter le 31 octobre 2017 à Marigot avec la menace d'une arme. Il est aux alentours de 19h30 lorsque la victime rentre chez elle et est abordée par un individu au visage à moitié caché par un bandana. Au début, elle pense que c'est une plaisanterie. Jusqu'au moment où elle voit un pistolet. Elle parvient à prendre des affaires dans le coffre avant de poser les clés sur la selle. L'individu prend la fuite avec le scooter.

L'engin sera vu par un ami de la victime plusieurs semaines plus tard à Concordia. Alertés, les gendarmes vont retrouver le deux-roues abandonné à Quartier d'Orléans. Des relevés d'empreintes digitales et d'ADN sont réalisés et sont retrouvées celles de JJ. Les gendarmes vont aussi perquisitionner dans sa chambre et récupérer les clés du scooter et un bandana dont la couleur et les motifs correspondent à la description de la victime. JJ explique qu'il a acheté le bandana après les faits pour faire le ménage dans sa chambre.

Il est aussi retrouvé derrière son armoire un gilet pare-balle appartenant aux douanes. JJ avoue avoir acheté ce gilet 300 dollars à quelqu'un dans la rue pour se protéger après Irma. Outre vol avec menace d'une arme, JJ est accusé de recel de biens.

Il est aussi poursuivi pour être entré sur le territoire français alors qu'il lui interdit de venir France.

Présente à l'audience, la victime affirme «reconnaître à 100 %» la voix de son agresseur. Elle se constitue partie civile et demande 3 939 euros de dommages matériels – soit le montant de la facture pour réparer le scooter qui lui a été rendu en mauvais état– et 1 500 euros pour le préjudice moral subi.

Le prévenu encourt une peine de quatorze ans de prison car il est en récidive légale. Quelques jours après volé le scooter en 2013, il avait participé au braquage d'un snack à Quartier d'Orléans, ce qui lui avait valu trois ans de prison ferme qu'il a purgés.

Le vice-procureur Yves Paillard a requis une peine de prison de six ans de prison, une interdiction définitive de territoire français à sa sortie de prison et demandé un mandat de dépôt.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné JJ à quatre ans de prison ferme. Un mandat de dépôt a également été prononcé ; JJ va donc être transféré par avion à la maison d'arrêt de Basse-Terre. Une interdiction définitive de territoire français a été ordonnée.

Lors de son transfert, l'individu a tenté de s'enfuir sur le tarmac de l'aéroport de Grand Case. Il a été rattrapé et prendra le prochain avion. Une nouvelle procédure sera ouverte à son encontre.

Estelle Gasnet
1 commentaire

Commentaires

Irrécupérable... et pourtant, ce type sera probablement un jour responsable d'un meurtre pour quelques dollars...