12.10.2016

Prison ferme pour les deux agresseurs du coiffeur à Saint-Barth

Deux hommes ont été présentés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Saint-Martin ce matin. Ils sont accusés d’avoir commis un vol en réunion et avec violence à Saint-Barth.

La veille de ses 28 ans, le 6 octobre dernier, MCR est interpellé par les gendarmes de Saint-Barthélemy à son domicile. Il est soupçonné d’avoir participé à un vol en réunion avec violence trois jours plus tôt. Est également arrêté son colocataire et présumé complice du vol, DM, 26 ans. Les gendarmes ont remonté leur piste grâce à une tierce personne, le propriétaire du scooter qui aurait véhiculé les deux auteurs dudit vol.

Le 4 octobre, aux alentours de 20h30, alors que NA, coiffeur, rentre à son domicile à Saint-Jean, il est agressé par deux individus sur le parking de sa résidence. «L’un m’a saisi par derrière et a passé son bras autour de mon cou», a-t-il raconté aux gendarmes. Puis il a été retourné à 180 degrés et plaqué au sol. La bribe de son sac qui était en bandoulière a été coupée avec une machette. La victime est choquée. Elle a une ITT de huit jours. Elle a toutefois pu affirmer que ses agresseurs étaient de type antillais, qu’ils avaient le visage caché par un bonnet, que l’un d’eux portait des gants en laine et avait une forte corpulence. Ils ont pris la fuite sur un scooter.

Lors de l’enquête de proximité, un voisin a été entendu et a raconté avoir vu rôder, cinq jours plus tôt, deux hommes de type antillais sur un scooter, qui semblaient être en repérage sur ce même parking. Le voisin a relevé la plaque d’immatriculation et l’a communiquée aux enquêteurs. C’est ainsi que ces derniers ont d’abord débarqué chez EL, le propriétaire qui va confier qu’il prête son deux-roues à celui qui le fournit en cocaïne, en l’occurrence DM. D’où la perquisition au domicile de celui-ci, qu’il partage avec MCR.

Là, précisément dans les chambres qu’occupent DM et MCR, les gendarmes retrouvent une partie des affaires dérobées au coiffeur, notamment deux tondeuses professionnelles. Sont également découverts une paire de gants en laine, deux bonnets avec des trous et une machette. Lors d’une seconde perquisition seront retrouvés le casque audio et deux bouteilles de parfum, aussi soustraits au coiffeur.

Pourtant les deux individus nient les avoir volés. Ils disent ne pas savoir d’où proviennent ces objets, que n’importe qui peut entrer dans la maison. La fiancée de MCR qui vit sous le même toit, affirme pour sa part qu’elle n’avait jamais vu ces tondeuses avant le 4 octobre à la maison. DM dit qu’il travaille et qu’il n’a aucun intérêt à voler. À la barre, il se permet même de dire : «si je vends de la drogue, pourquoi aurais-je besoin de voler ?»

Ils livrent des «versions fantaisistes et contradictoires», commente le vice-procureur Yves Paillard qui a requis deux ans de prison ferme à leur encontre.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné DM à un an de prison ferme. MCR écope quant à lui d'un an dont quatre mois avec sursis et dix-huit mois de mise à l’épreuve avec l’obligation d’indemniser la victime qui s’est constituée partie civile, et l’interdiction de porter une arme durant cinq ans.

À l’issue de 48 heures de garde à vue à Gustavia, ils avaient été déferrés samedi à Saint-Martin où le juge des libertés et de la détention avait prononcé un mandat de dépôt à leur encontre et leur placement en détention provisoire. Ce matin, le tribunal a également ordonné leur maintien en détention. Ils vont donc être transférés cet après-midi en Guadeloupe.

DM, père de quatre enfants, avait déjà été incarcéré pendant un an et demi pour trafic de stupéfiants. Il avait aussi été condamné en 2011 à six mois de prison avec sursis pour vol avec violence.

Quant à MCR, il est primo-délinquant. Originaire de République dominicaine, il est récemment arrivé sur le territoire français pour se faire soigner. Il a aussi un enfant dont la maman vit à Saint-Martin. En raison de ses problèmes de santé, il ne peut plus travailler dans la maçonnerie, pour laquelle il est diplômé. Selon l’enquête sociale menée après son interpellation, il a l’intention de créer sa propre entreprise dans la coiffure.

Estelle Gasnet
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Commentaires

J'espère qu'ils seront placés sous surveillance à leurs sorties et interdit d'aller à st Barth... Et que le deuxième soit expulsé chez lui, dans sont pays. Il vient pour se faire soigner en profitant de nos aides et se permet de faire se genre de chose. Navran..