30.11.2016

Aéroport de Grand Case : permettre les atterrissages après le coucher du soleil

Le nouveau directeur de l’aéroport de Grand Case dévoile sa priorité à court terme pour la plate-forme.

Daniel Lefebvre est arrivé à Saint-Martin il y a une dizaine de jours pour assurer la direction générale de l’aéroport Espérance à Grand Case, précisément de la Sesma, la société qui gère et exploite la plate-forme pour le compte de la collectivité selon une convention de délégation de service public signée en 2011.

Il succède à Mongi Djouba, le premier DG de la Sesma, qui a souhaité partir à Montréal pour poursuivre sa carrière professionnelle dans une autre branche d’activité aéroportuaire au sein de la SNC Lavalin.

Daniel Lefebvre (à gauche sur notre photo) arrive de Mayotte où il a passé six ans à la tête de l’aéroport qui est également géré depuis 2011 par une filiale de la SNC Lavalin Aéroports. Là-bas, son défi était aussi d’augmenter le trafic de passagers mais dans des conditions différentes. Il y avait notamment des gros porteurs en provenance de la métropole. «Les enjeux et les problématiques étaient les mêmes qu’ici à Saint-Martin», observe-t-il.

À Grand Case, l’une de ses priorités va être de permettre aux avions d’atterrir juste après le coucher du soleil, ce qui n’est pas autorisé aujourd’hui. Les avions peuvent décoller de nuit mais pas atterrir. «Nous avons satisfait à toutes les conditions imposées par la réglementation. Nous avons notamment mis des bouées dans la baie de Grand Case, apporté des améliorations à l’éclairage, etc.», explique Alain Russel, le président de la Sesma (à droite sur notre photo) tout en précisant bien que l’ambition est de ne pas développer les mouvements d’avion la nuit. La direction générale de l’aviation civile (DGCA) doit se prononcer prochainement sur ce dossier.

Pour le nouveau directeur, il est primordial d’obtenir la validation de cette procédure par la DGCA. «Aujourd’hui, le dernier vol est à 18h15 et si l’avion a du retard, il est détourné sur Juliana ce qui oblige les compagnies aériennes à effectuer le transfert des passagers en bus. Cela génère un surcoût pour les compagnies ce qui est inacceptable», conçoit Daniel Lefebvre. À titre d’exemple, trois avions ont ainsi été détournés ces dix derniers jours.

Si cette procédure d’atterrir après le coucher du soleil est validée, la Sesma pourrait entamer une réflexion avec les compagnies pour modifier les vols. «On pourrait envisager le dernier vol vers 20h, que l’avion passe la nuit à Saint-Martin et reparte tôt le matin pour arriver donc plus tôt en Guadeloupe, ce qui est un souhait de nombreuses personnes», confie le directeur général.

De plus, cette procédure permettrait à la Sesma d’exploiter cinquante mètres supplémentaires sur la piste. «Aujourd’hui, les pilotes doivent faire des manœuvres pour positionner l’avion au décollage et cela empêche aux compagnies d’embarquer trois ou quatre passagers par vol ainsi que, parfois, des bagages. Les valises restent ici et sont acheminées par le vol suivant ce qui est fortement pénalisant pour les voyageurs. Au total cela représente un manque à gagner de 20 passagers en moyenne par jour», explique Daniel Lefebvre.

Par ailleurs, le directeur général suit de très près le dossier de l’allongement de la piste. «Lors de l’inauguration de l’aérogare, la présidente de la COM a précisé que les négociations étaient en de bonne voie et que l’étude de la DGCA avait été lancée», rappelle-t-il. «Cet allongement est indispensable au développement économique et de l’aviation d’affaire», admet-il.
L'AVENIR DE LA SESMA

Pour rappel, la Sesma est aujourd’hui une filiale de la SNC Lavalin Aéroports, l’une des deux branches de la SNC Lavalin en France. En août dernier, le groupe canadien avait fait part de son intention de céder ses activités en France et était en négociations avec des repreneurs. Celles-ci devraient aboutir d’ici à la fin de l’année. Cela ne changera rien pour le fonctionnement de la Sesma.

 

 

 

 

Estelle Gasnet