23.10.2016

Pour Daniel Gibbs, "it's time to act", c'est l'heure d'agir

Samedi à la Baie Nettle, Daniel Gibbs a tenu sa première réunion publique en vue des élections territoriales de mars 2017. La cérémonie était présidée par Hervé Dorvil, son directeur de campagne .

«Je ne suis pas venu vous parler de ma vision», a lancé d’entrée de jeu Daniel Gibbs en meeting politique samedi soir à la Baie Nettle. Aux quelque deux cents personnes venues l’écouter, il a surtout souhaité donner la part belle à son parti, l’Union pour la démocratie (UD).

Se succèdent ainsi sur scène plusieurs personnalités et autres anonymes confiant les raisons pour lesquelles ils croient en l’UD ou comment ils ont été convaincus par ses idées. Le public a pu écouter Annette Philips [déjà élue conseillère territoriale depuis 2012], Denis Lake, entrepreneur à Sandy Ground, Yolande Silvestre, et Steven Patrick, le représentant du conseil de quartier numéro 1 à Quartier d’Orléans. D’autres témoignages avaient été également recueillis en vidéo dont un certain nombre de jeunes.

Jean-Sébastien Hamlet, le président de la section jeune de l’UD (UD-Jeunesse) est aussi invité à raconter son parcours professionnel et ses intentions politiques.

Après une heure de confessions des sympathisants, Daniel Gibbs entre en scène. On le sent à l’aise. Avoir côtoyé les Républicains en meeting en métropole n’y est certainement pas pour rien. Daniel Gibbs arrive avec un micro-cravate. Il traverse la salle. Il prend dans ses bras son père, Victor, et son second père, en politique, Albert Fleming. Salue ses autres proches installés au premier rang. Il se place ensuite devant l’estrade, ne grimpe que deux marches et ouvre le bal. Ses premières paroles vont à son épouse qui lui enverra un baiser pour le remercier.

Puis, Daniel Gibbs s’installe derrière un pupitre illuminé aux couleurs de l’UD. «Un grand merci pour le baume au cœur que vous nous mettez ce soir», confie-t-il. «Votre présence démontre que le travail de fond amorcé par l’Union pour la démocratie il y a quelques années trouve une résonnance à la fois fidèle et forte auprès des Saint-Martinois», se félicite-t-il. Mais ne va pas s’envoyer des roses longtemps.

Il sait qu’il fait l’objet de nombreuses critiques et qu’il doit y répondre. La première est qu’il n’est pas le candidat des Saint-Martinois car il ne sait pas les représenter. Sur ce point, c’est le père qui va défendre le fils.

LE CANDIDAT DES SAINT-MARTINOIS

Quelques minutes avant que le leader de l’UD ne prenne la parole, Victor Gibbs était au pupitre pour parler de son fils. «On dit que Daniel n’est pas Saint-Martinois… S’il y a bien un candidat qui est Saint-Martinois, c’est bien Daniel», déclare-t-il en rappelant que son fils est né en partie hollandaise de parents résidant en partie française. «Saint-Martin est une unité», admet-il. «Daniel has a special love for the people, for Saint-Martin*», confesse-t-il cette fois en anglais. Avant d’insister sur «la sincérité» qui caractérise son fils. «S’il vous dit qu’il fera tout pour Saint-Martin, il le fera. Je ne sais pas s’il réussira, mais il fera tout pour y arriver. Il y mettra tout son cœur, toute son âme», assure le pater.

TROP SOUVENT ABSENT

Autre reproche formulé est son absence régulière de l’île en raison de son mandat de député qui l’oblige à se rendre souvent à Paris. «Il ne pense plus à la Collectivité… Voilà le genre de petites phrases qui ont servi mes détracteurs… The critics have said I won’t give up Paris for Saint-Martin**», rapporte Daniel Gibbs lui-même. Avant d’avouer sa «fierté d’avoir été le premier représentant de Saint-Martin à l’Assemblée nationale». Mais «de ne pas s’excuser ou de se justifier de tout vouloir pour [son] pays».

Ses proches et fidèles le savent, «ce mandat parlementaire lui a permis de progresser». Samedi soir dans l’assistance, ils s’en faisaient la remarque. «Les choses ne viennent jamais d’elles-mêmes quand on vient d’un territoire auquel Paris ne comprend pas grand-chose. J’ai surtout appris qu’il fallait être sur tous les dossiers, frapper à toutes les portes, courir tous les lièvres pour avoir la moindre petite chance d’être entendu», a compris Daniel Gibbs.

UN PROGRAMME EN DEUX TEMPS

Grâce à son expérience et ses relations à Paris, le leader de l’UD a gagné en assurance. Et le montre. Samedi soir, derrière son pupitre, il est à l’aise. Il ne se contente plus de parler avec les mains, il ouvre grand les bras. Il rythme son discours. Y met le ton. Laisse le public l’applaudir. L’encourage même à le faire. Son discours est saupoudré d’expressions qui doivent marquer : «I don’t want Saint-Martin to be left behind… Je suis devant vous ce soir parce que, comme vous, j’ai Saint-Martin en moi… I did not come here this evening to sell you a dream».

Daniel Gibbs «n’est pas là pour vendre du rêve» mais «parce qu’il est temps de passer à l’action», estime-t-il. «Together, it’s time to act», voici le slogan de l’Union pour la démocratie pour 2017. Un slogan que le public est invité à répéter samedi soir.

Néanmoins, Daniel Gibbs reste discret sur sa méthode pour agir. Il se contente de révéler qu’il a «un projet de société». «Il y a des mesures fortes et peu coûteuses qui peuvent transformer notre île rapidement. C’est pourquoi le programme de l’Union pour la démocratie comprendra deux volets», explique-t-il. Un volet sur le long terme et une série de mesures à appliquer durant les douze premiers mois. Parmi lesquelles : l’amélioration de la gestion des ordures ménagères, l’installation de toilettes publiques, la mise en place d’une pépinière de start-up, l’organisation avec les socioprofessionnels d’états-généraux pour établir un diagnostic des besoins en force de travail, l’initiation d’accords pour la mise en place du French and Dutch congress, la mise à disposition de tous les documents en français et en anglais. Dans ce programme à court terme, l’UD a mis tous «les besoins et envies» des personnes que le parti a rencontrées ces derniers mois.

Pour ce qui est du volet à long terme, celui-ci sera axé autour des thèmes que Daniel Gibbs ne cesse d’aborder : une réforme de la fiscalité, une réflexion sur le statut européen de la Collectivité et le développement économique. «Je suis le candidat du développement économique et de la lutte contre le chômage», a-t-il lâché. «Together, it’s time to act !» Et le public devant répéter. «Nous serons des gestionnaires avisés : le gaspillage public doit cesser. C’est un véritable plan de redressement auquel nous nous attèlerons… La Semsamar doit retrouver sa vocation d’outil au service du développement de Saint-Martin», poursuit-il. «Together, it’s time to act !»

Durant une demi-heure, Daniel Gibbs qui n’a pas manqué de jongler entre les deux langues, a donné le ton de sa campagne, celui de «l’action». Il descend de l’estrade sous les applaudissements. Il retourne de nouveau vers ses proches, son épouse (nouveau baiser échangé) et s’en va saluer ses fidèles à qui il a demandé à cinq reprises : «are you with me ?»

 

Daniel éprouve un amour certain pour les gens, pour Saint-Martin».

** «Les critiques ont pu dire que je n’allais pas abandonner Paris pour Saint-Martin».

Estelle Gasnet
2 commentaires

Commentaires

beau papier pro gibbs

je suis rassuré pour le député GIBBS il a trouvé de nouveau un bon support de communication avec ce site !!!
on verra si cette journaliste écrira avec autant de fougue quand les autres candidats s'adresseront a la presse mais attendons déjà le résultat de la primaire des LR. car dans le cas ou le maître a penser sarkosy n est pas élu quid de ces soutiens ?