L’éternel débat de la culture rasta à la barre du tribunal

Cet homme d’une quarantaine d’années a été interpellé par les gendarmes alors qu’il était en possession de 268 grammes de cannabis répartis en 123 sachets. Très simplement, il a expliqué qu’il cultivait en effet le cannabis et le revendait «pour nourrir ses enfants».

Originaire de la Dominique et de culture rasta, cet homme ne voyait pas où était le problème. Il estime qu’il est préférable de produire du cannabis et de le revendre que de voler pour gagner de l’argent. Il n’empêche que les deux méthodes sont punissables par la loi française, d’où sa comparution hier devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin.

Cette affaire relance «l’éternel débat autour de la culture rasta dans la Caraïbe», a déclaré le vice-procureur Michaël Ohayon qui a sollicité une peine d’avertissement de six mois de prison avec sursis. L’homme a assuré qu’il ne cultivait plus depuis son interpellation, il y a un an. Néanmoins, il a reconnu toujours fumer. Son dernier joint avant de venir à la barre, il l’a fumé avant de venir au palais de justice.

Pour gagner sa vie, il fait de petits jobs, non déclarés. Il partage sa vie avec la maman de l’un de ses cinq enfants. Il est en cours de renouvellement de carte de séjour ; il a rencontré le juge aux affaires familiales dans le cadre de cette démarche.

Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine de quatre mois de prison avec sursis. Et lui a surtout sommé de ne plus vendre de cannabis.