06.03.2023

Enervé, il tire par les cheveux l'employée d'un magasin et la jette à terre

Un homme d’une trentaine d’années comparaissait mercredi après-midi devant le tribunal de police de Saint-Martin pour des faits de «violences ayant entrainé une incapacité de travail n’excédant pas huit jours» commis le 10 février dernier à Saint-Martin

A.D, esthéticienne, est sur son lieu de travail lorsque le prévenu C.A, entre dans le magasin sans son autorisation. Elle raconte qu’ils se sont échangé des mots et qu’elle lui a demandé « de sortir de son salon car elle s’occupait d’une cliente », cliente qui était sa cousine mais aussi la nièce de l’accusé.

Ce dernier a refusé de quitter le salon, alors A.D a ouvert la porte et lui a fait signe de sortir, mais il est revenu et lui a dit « qu’est-ce que tu vas faire ? ». Une altercation verbale a suivi et la situation a dégénéré. « J’ai pris une bouteille que j’avais et je l’ai jetée sur son dos. Il est arrivé vers moi comme s’il allait m’attaquer alors j’ai eu peur, je me suis défendue », explique-t-elle. « Et c’est à ce moment-là, qu’il a tout jeté par terre dans mon salon et il m’a attrapé par mes cheveux puis m’a jetée par terre dehors dans la rue. J’aurais pu me prendre une voiture », complète-t-elle.

La victime explique aux gendarmes, qu’avec C.A, ils ont des problèmes réguliers depuis un an, et que ce dernier ne cesse de la provoquer et de l’insulter. Le jour des faits, deux témoins présents sur les lieux corroborent le témoignage de la victime. Elle eu une contusion sur le front avec une ITT de deux jours.

 

À la barre, le prévenu a admis avoir tiré les cheveux de A.D mais nie l’avoir frappée. « Alors comment a-t-elle eu cette contusion au front? », demande la juge. « Elle s’est fait ça en tombant », répond-il. « J’étais juste venu déposer 20 dollars à ma nièce qui était en train de faire ses ongles. C’est elle [en parlant de la victime] qui s’en est tout de suite pris à moi » déclare-t-il. Lorsque la juge lui demande si cela justifie de jeter une table et de tirer les cheveux de la victime, il suggère à la juge de demander à la victime ce qu’elle a fait avant pour que lui réagisse ainsi.

Par ailleurs, C.A confirme également qu’il existe une situation conflictuelle entre les deux depuis plusieurs mois. «J’avais fait une blague un jour et elle n’a pas apprécié. Depuis, ça se passe comme ça », confie-t-il.

Et visiblement la situation ne s’est pas apaisée entre les deux car pendant l’audience les tensions étaient toujours vives entre eux. « Les insultes et les provocations continuent encore aujourd’hui lorsque je le croise », indique A.D à la juge.

Le ministère public a requis une peine de 5 000 € d’amende dont 4 500 € assortie d’un sursis. « Mais sachez monsieur que si vous recommencez, vous serez sujet à une sanction plus lourde », précise-t-il à C.A. Après en avoir délibéré, le tribunal a reconnu C.A coupable des faits, l’a condamné à une amende de 500 € et à la responsabilité du préjudice moral subi et renvoie donc l’affaire sur intérêt civil le 25 avril prochain.

Siya TOURE