27.10.2022

Octobre rose : des dépistages du cancer du sein encore insuffisants

Tout au long du mois d’octobre rose, les actions de dépistage se sont multipliées.

Octobre rose est une campagne annuelle de sensibilisation au cancer du sein, lancée en 1985 aux États-Unis. Elle est apparue pour la première fois en France en 1994, sous l’impulsion du magazine Marie Claire et du groupe Esthée Lauder. De cette collaboration est née l’association Le cancer du sein, parlons-en ! Plusieurs années plus tard en 2020, l’association s’est rebaptisée Ruban Rose. Elle permet de sensibiliser le grand public au dépistage du cancer du sein et de récolter des fonds pour la recherche médicale et scientifique.

Depuis 28 ans, chaque mois d’octobre est “rose” et est dédié à la lutte contre le cancer du sein. Du 1er au 31 octobre, des professionnels de la santé, des ONG et des associations sont rassemblés à travers le monde autour de l’information et la prévention sur le dépistage du cancer du sein.

En France, près d’1 femme sur 8 pourra un jour être touchée par le cancer du sein au cours de sa vie. Elle touche plus de 58 000 femmes atteintes chaque année et cause 12 000 décès par an. Le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancer chez la femme. S’il est détecté à un stade précoce, 9 femmes sur 10 en guérissent à horizon de 5 ans. La prévention par le biais de campagnes de sensibilisation d’Octobre Rose est donc importante.

En Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy, plus de 200 femmes par an sont touchées par un cancer du sein. Les chiffres du dépistage restent insuffisants sur le territoire. Ainsi pour l’année 2021, le taux de participation des femmes au dépistage est estimé à 43,40 %.

Le centre régional de dépistage des cancers 971 (CRCDC-971) pour sa part, a comptabilisé 17 527 réponses aux 50 771 invitations lancées aux femmes âgées de 50 à 74 ans pour faire une mammographie gratuite dans un centre de radiologie agréée. Loin de l’objectif de participation européenne fixé à 70%. Pour les femmes de 50 à 74 ans, le dépistage des cancers du sein est recommandé de le faire tous les deux ans et il est gratuit.

Dans le cadre d’octobre rose, une campagne de sensibilisation au dépistage de ces cancers a eu lieu à Saint-Martin à la Croix Rouge à Concordia et au cabinet du docteur Thibaut à Quartier d’Orléans. Une quarantaine de femmes devait venir se faire dépister du col de l’utérus par les professionnels de santé de l’ile et de la Croix Rouge de Saint-Martin.

Le cancer du col de l’utérus est la douzième cause de mortalité des cancers chez la femme la plus fréquente. Le dépistage est conseillé pour les femmes âgées de 25 à 30 ans tous les trois ans : frottis et de 30 à 65 ans tous les 5 ans : test human papillomavirus (HOV).

De plus, d’autres tests de dépistage pour les femmes sont tout aussi importants, comme le cancer du du côlon. Le cancer du côlon est un cancer aussi fréquent chez l’homme que chez la femme et il représente la deuxième cause de décès par cancer tous sexes confondus. Il est recommandé d’effectuer un dépistage tous les deux ans de 50 ans à 74 ans.

Le dépistage permet non seulement de diagnostiquer précocement certains types de cancers, avant l’apparition de symptômes, permettant ainsi de mieux les traiter, mais aussi de limiter les résultats associés au traitement utilisé. Dans certains cas, le dépistage peut même prévenir le développement du cancer en détectant et en traitant les anomalies qui peuvent évoluer vers un cancer.

Cependant d’une manière générale, le dépistage peut être un obstacle pour certaines femmes comme pour certains hommes. Par exemple, la mammographie qui permet de détecter le cancer du sein en est un. « Les femmes craignent la douleur de la compression mammaire. Cela peut être inconfortable mais c’est rarement douloureux. L’examen dure environ 15 minutes », a expliqué Clarisse Bajazet, référante du dépistage et de la qualité au sein du CRCDC.

Par conséquent il convient selon Clarisse Bajazet «de passer cet examen plutôt que de se retrouver avec un cancer car s’il n’est pas jugé à temps il faudra être dans des démarches médicales plus lourdes comme la chimiothérapie. Il est plus judicieux de se faire dépister au préalable».

Siya TOURE