05.10.2022

La préfecture et la COM travaillent à la mise en place d'un plan pluriannuel de l’énergie

Une conférence de presse s’est tenue mardi en préfecture dans le cadre de la signature de la déclaration d’intention de la mise en œuvre du plan pluriannuel de l’énergie (PPE) en présence du préfet Vincent Berton et de la vice-présidente de la COM Bernadette Davis.

«Nous devons évoluer vers une transition énergétique écologique en faisant un réel effort sur Saint-Martin», estime le préfet Vincent Berton. L’électricité est essentiellement produite à partir de l’énergie fossile et les coûts de production de la centrale thermique de Galisbay sont très importants.

Toutefois, ces deux paramètres n’ont pas d’impact sur le prix de l’électricité, celui-ci étant le même partout en France. «Nous payons à Saint-Martin le même prix que si nous étions à Basse-Terre, mais un prix qui est quatre fois inférieur au prix de production de l’électricité », précise le préfet. Cela est aussi le cas ailleurs sur les autres territoires insulaires. Et pour compenser ces surcoûts de production en outre-mer et en Corse, est prélevée sur toutes les factures une taxe à cet effet (CSPE).

Dans ce contexte, la Collectivité et la préfecture ont annoncé un plan pluriannuel de l’énergie visant à optimiser la production et la consommation d’énergie à Saint-Martin sur une période de huit années. Les travaux ont débuté et doivent durer un an. Un comité de pilotage a été créé. La Collectivité exercera sa compétence énergie avec le soutien de l'Etat» précise le préfet Vincent Berton. «Cest un chantier long qui prend du temps » a-t-il poursuit.

Le PPE doit atteindre plusieurs objectifs convient le préfet Vincent Berton, notamment s’assurer que l’offre et la demande soient en équilibre : l’offre doit garantir des moyens de production suffisants pour répondre à la demande en hausse. Des mesures de sobriété énergétiques devront aussi être mises en place afin de réduire la demande de l’énergie.

Autre mesure prévue dans le PPE, la diversification des sources de production afin de réduire cette dépendance à l’énergie fossile. L’ambition est de mettre en œuvre un véritable mix énergétique en favorisant davantage les énergies renouvelables. « Saint-Martin n’est pas dépourvue d’atouts, qu’ils soient solaires ou éoliens », souligne le préfet qui se dit «optimiste » sur le PPE.

Vincent Berton ajoute «qu’il y a également un enjeu économique pour le territoire face à cette transition énergétique», en incitant à adopter de nouveaux comportements et donc de nouvelles consommations. Des travaux pour réduire la consommation énergétique (isolation, remplacement des lampes, installation des ballons d’eau chaude) pourront être en partie subventionnés par l’Etat.

Par ailleurs, la vice-présidente Bernadette Davis a confirmé l’implication de la collectivité dans les travaux du plan pluriannuel de l’énergie. «Nous avons commencé hier [lundi] lors d’une réunion de travail portant sur le code de l’énergie », a-t-elle précisé. Pour rappel, la Collectivité qui a la compétence énergie, doit adopter son propre code de l’énergie. Sa rédaction est en cours. La base sera le code national avec des simplifications et des mesures spécifiques pour répondre aux besoins locaux. «Nous nous efforçons d’accélérer cet exercice pour rendre les projets d’installations et de production accessibles aux différents opérateurs» a précisé le directeur de l’environnement de la collectivité, Laurent Guillaume.

EDF est aussi un partenaire de la préfecture et de la COM. « L’idée est de maitriser les besoins énergétiques et d’engager un maximum d’actions en faveur de l’efficacité énergétique. La signature du plan pluriannuel de l’énergie entre l’État et la collectivité va permettre de développer un maximum des sources d’énergies renouvelables », rappelle Christophe Avognon, directeur régional d’EDF Guadeloupe et des Îles du Nord. Et d’admettre : « la meilleure énergie c’est celle qu’on ne consomme pas.» «L’ambition de la PPE est de porter à 25 % la part des énergies renouvelables dans la production et de modifier les combustibles utilisés par la centrale de Galisbay actuellement émetteurs de CO2 » ajoute Christophe Avognon.

Enfin, la COM souhaite proposer le chèque énergie pour soutenir financièrement les foyers les plus modestes. Sa mise en place était prévue pour janvier 2023 mais pour des raisons techniques elle est décalée à janvier 2024.

L’ensemble de travaux initiés dans le cadre de la PPE est mené par un comité de pilotage qui s’est réuni mardi. La prochaine session est prévue en décembre.

Siya TOURE