10.03.2022

Accident en wheeling : «ma vie n’est plus ce qu’elle était»

DR est allé à la barre de manière réservée, le bras gauche contre sa poitrine dans une écharpe. Il y a un peu plus d’un an, il a eu un grave accident de la circulation en moto. Ce jeudi, il comparaissait devant le tribunal de proximité de Saint-Martin pour avoir conduit une motocross sans permis de conduire, sans assurance, sans casque et à une vitesse excessive.

Le 27 décembre 2020 vers 6h50, DR, âgé alors de 32 ans, pilote une moto. Il est en wheeling – sur la roue arrière – lorsqu’il percute violemment un mur. Il est grièvement blessé et transporté au centre hospitalier Louis-Constant Fleming. Dans le coma, il est évacué en Guadeloupe puis sera transféré en métropole pour y être opéré une première fois. Il y a subi une greffe de nerfs ; après l’accident il ne sentait plus son bras gauche alors les médecins ont pris deux de ses nerfs pour les placer dans son bras. A ce jour, DR ne peut toujours pas bouger son bras et ne sait pas s’il pourra en recouvrer l’usage. Il doit encore subir trois opérations.

«Il s’est infligé lui-même le prix de ses infractions», a commenté le substitut du procureur. D’une part DR a encore des séquelles de l’accident, d’autre part il n’a pas encore pu recommencer à travailler. DR était guide touristique et habite aujourd’hui chez sa mère.

«Il vit un véritable cauchemar. (…) Il ne peut pas prendre et serrer ses deux enfants», admet son avocate. «C’est un rescapé de la vie», convient maître Chiche-Maizener. «Ma vie n’est plus ce qu’elle était avant», lâche son client, papa de deux enfants de 2 et 8 ans.

DR n’a aucun souvenir de l’accident. Il peut seulement expliquer qu’il voulait essayer la moto avant de l’acheter, «alors que vous n’avez pas le permis de conduire ? » lui fait remarquer la juge. «Je voulais le passer après», a-t-il répondu. «En principe on fait l’inverse », conçoit le magistrat.

Le parquet a requis des amendes de 135 euros pour les infractions de quatrième classe reprochées ainsi qu’à titre principal l’obligation de suivre un stage de sensibilité routière. «Vous pourrez témoigner et apporter votre expérience aux autres personnes qui participent à ce stage», a-t-il justifié ; les participants étant des usagers de la route qui n’ont pas respecté le code.

Après en avoir délibéré, le tribunal a considéré que les séquelles physiques de son accident représentaient déjà une sanction. Il l’a toutefois également condamné à des amendes d’un montant total de 555 euros pour les quatre infractions. DR devra aussi suivre un stage de sensibilité routière pour les motifs évoqués par le procureur.

Estelle Gasnet