15.10.2021

Huit mois de prison ferme pour avoir volé une voiture

L'auteur des faits a été jugé jeudi alors qu'il était en prison jusqu'en février 2023 pour d'autres faits.

«Je crois qu’ils se sont trompés de personne, Madame». C’est la première phrase que JH prononce à son procès. JH est un Saint-Martinois âgé de 33 ans, il est accusé d’avoir volé un véhicule en février dernier et de l’avoir conduit à une vitesse excessive. Il était convoqué jeudi devant le tribunal de proximité de Saint-Martin. Il a comparu en visioconférence depuis la maison d’arrêt de Basse-Terre où il est incarcéré depuis un peu plus de sept mois.

Le 4 février, la victime, DA, est en train de charger sa voiture à Quartier d’Orléans quand soudain JH surgit, se place au volant du véhicule et prend la fuite. Aussitôt DA réagit, saute sur sa moto et se lance à la poursuite de voleur. Dans le même temps, la compagne de DA appelle les gendarmes qui vont retrouver la voiture à Bellevue où DA a percuté un transformateur électrique.

Les gendarmes mènent des investigations et effectuent des prélèvements à l’intérieur du véhicule ; l’ADN relevé correspond à celui de JH. Les faits se sont déroulés le 4 février et JH était placé une vingtaine de jours plus tard en détention en Guadeloupe pour d’autres faits. C’est en prison que les gendarmes vont l’interroger sur le vol de la voiture mais il ne veut pas répondre. Il explique au tribunal qu’il a refusé de parler car les gendarmes ne lui avaient pas dit de quoi il s’agissait.

Pour lui, les gendarmes ont «fait une grosse erreur» en l’accusant de ce vol. Le prévenu pense que comme les gendarmes ont «une crainte de lui, ils lui mettent plein de petits trucs sur le dos pour le garder en prison». Et continue de nier les nouveaux faits qui lui sont reprochés.

«- Vous ne connaissez pas DA… Alors comment expliquez-vous qu’on retrouve votre ADN dans son véhicule, lui demande la juge

- Je ne sais pas, je ne peux pas me souvenir de quelque chose qui n’est pas arrivé», répond-il.

La victime, présente aussi à l’audience, confirme le déroulé de la scène. Toutefois, elle avoue ne pas être en mesure de reconnaître le voleur car elle n’a pas eu le temps de voir son visage. Elle se constitue partie civile et demande la réparation de préjudice matériel, soit 2 900 euros (la voiture assurée au tiers a été déclarée épave) ainsi que 100 euros pour le préjudice moral.

Le substitut du procureur requiert un an de prison ferme et une amende de 135 euros ainsi qu’un mandat de dépôt ; le casier judiciaire de JH qui comprend dix mentions depuis 2011, n’a pas joué pas en sa faveur.

Après en avoir délibéré, le tribunal a reconnu JH coupable des faits et l’a condamné à une peine de huit mois de prison ferme, à une amende de 135 euros et à indemniser la victime à hauteur de 3 000 euros tous préjudices confondus. Il a également prononcé un mandat de dépôt ; cela signifie que ces huit mois s’ajoutent à la peine que JH est en train de purger et prolonge son séjour d’autant en prison. JH devait sortir en février 2023. 

Estelle Gasnet