04.03.2016

Contrat de ville : comment participer au développement économique ?

Le comité de pilotage a lancé un appel à projets à l'attention des associations du territoire, axé sur trois thématiques. Le développement économique est l'une des priorités du comité de pilotage en 2016.

Lundi 29 février, le comité de pilotage a décidé de lancer un appel aux associations de Saint-Martin, mis en ligne le 1er mars sur le site de la préfecture. Cet appel à projets porte principalement sur trois axes : cohésion sociale, amélioration du cadre de vie et développement économique. 

L’insertion par l’économie est un des piliers majeurs du contrat de ville 2015-2020. Depuis 1959 et le blocus de Cuba, Saint-Martin a bénéficié de la réorientation du tourisme américain. L’île est passée d’une économie essentiellement saline et agricole à une activité touristique et commerciale. Une transition opérée non sans difficultés. Si les lois de défiscalisation permettent son développement économique et démographique, Saint-Martin subit de plein fouet la crise bancaire de 2008, qu’une sortie de défiscalisation mal préparée n’aide pas à éviter. Baisse de la fréquentation touristique, déficit d’investissement et augmentation du nombre de fermetures entraînent un accroissement sans précédent du taux de chômage chez les jeunes. Pour les 15-24 ans issus des quartiers prioritaires, il s’élève aujourd’hui à 57,7% à Sandy Ground et 47,5% à Quartier d’Orléans, contre environ 35% pour les 15-64 ans*.

 

Des projets qui s'appuient sur des dispositifs de droit commun

Une situation alarmante qui explique pourquoi le développement économique et l’emploi constituent une des priorités des signataires du contrat de ville. «Les candidats seront attentifs à privilégier la création d’emplois dans la réalisation de leurs projets» peut-on lire dans la liste des orientations 2016, document qui fait office de notice d’instruction. Ainsi, si les associations qui répondent à l’appel à projets choisissent de proposer des solutions au développement économique, elles devront travailler en amont avec les opérateurs compétents (Pôle emploi, AIO, CCISM, Initiatives Saint-Martin Active, centres de formation) et utiliser les dispositifs de droit commun (contrat aidé, contrat de formation en alternance, dispositif première embauche).

Ces associations pourront créer des structures d’insertion destinées aux jeunes et aux femmes des quartiers prioritaires, ainsi que des actions innovantes ou liées à la transition énergétique et à l’économie verte et bleue. Certains projets devront concerner l’accompagnement des jeunes vers les institutions et les entreprises grâce à la mise en place d’un dispositif de parrainage par exemple. Cet appel à projet incite également à l’aspect pluridisciplinaire des solutions proposées.

L’économie sociale et solidaire permet à la fois la création d’emplois et le développement d’une cohésion sociale. Certaines structures existent déjà à Saint-Martin autour du sport, de la culture, des loisirs, de l’insertion par l’emploi, des services à la personne… Toutefois le manque de moyens humains, logistiques et financiers freine leur développement. Le comité de pilotage souhaiterait donc la création d’une structure qui serve de soutien aux associations préexistantes animée par une « brigade mobile de volontaires du service civique». Ses missions : organisation de manifestations, appui aux fonctions supports,
 accompagnement aux outils numériques, actions de médiations linguistiques.

L’idée générale est de créer un modèle de développement économique qui puisse, à terme, s’étendre à tout le territoire.

 

 

* Source : rapport de l'IEDOM 2015

Fanny Fontan