19.05.2021

PPRN : le surcoût de la reconstruction, un faux argument selon l’Etat

Mardi soir s’est tenue la dernière réunion publique du premier cycle de concertation dans le cadre de la révision du plan de prévention des risques naturels (PPRN). Près de 120 personnes y ont assisté.

En introduction des échanges, le préfet Serge Gouteyron qui était déjà intervenu à la radio aux côtés de Cédrik André pour parler des enjeux de la révision du PPRN plus tôt dans la journée, a confié qu’aujourd’hui «toutes les conditions [étaient] réunies pour travailler en sérénité et de façon constructive». Le président de la Collectivité présent à ses côtés, a déclaré pour sa part que le représentant de l’Etat «avait tenu ses engagements» dans cette seconde phase de révision du PPRN en «allant dans les quartiers en ne présentant aucun document sans avoir au préalable consulté la population» et en ayant commencé à travailler avec ses équipes sur la base «du PPRN de 2011 que la population connaît et sur le rapport Lacroix».

«Les propositions vont bien au-delà de ce qui est fait en métropole car elles tiennent compte des spécificités de Saint-Martin. Ces propositions, ce sont celles que les élus et la population ont exprimé aux deux inspecteurs généraux de la mission Lacroix», a insisté le préfet. Pour rappel, les principales propositions sont d’autoriser la reconstruction en zone à très forts risques à la condition de réduire la vulnérabilité du bâtiment, de supprimer le délai de cinq ans de mise en conformité et la nécessité de montrer le permis de construire initial du bâtiment à reconstruire.

«Ce sont ses avancées notables… L’Etat ne regarde pas le caractère illégal de la construction, ce qui compte c’est la présence depuis longtemps, voire depuis très longtemps de ces habitations et de leurs occupants qui doivent être protégés», a-t-il insisté. «Si cela n’est pas du concret, je ne vois ce qui pourrait l’être davantage», convient-il. «Comme je l’ai dit à la radio avec Cédrik André, on n’est plus dans ce temps de mettre le pied sur le frein, on doit mettre le pied sur l’accélérateur et coopérer avec la collectivité », a-t-il ajouté.

Pour autant, les personnes qui ont pris la parole lors de la réunion publique n’ont pas caché leur scepticisme vis à vis de l’Etat. L’une d’elles considèrent les annonces du préfet comme «un piège». «On n’est pas dupe… et c’est l’Etat qui est responsable de la situation», a déclaré cet habitant. Selon lui, les conditions demandées pour réduire la vulnérabilité vont faire «doubler, voire tripler le coût de la reconstruction». Un argument que le préfet a rapidement contré.

«C’est curieux de présenter des enjeux sans avoir d’éléments précis. Je ne vois pas comment aménager une pièce sécurisée doublerait ou triplerait le coût de la reconstruction. Ce n’est pas un argument crédible. On demande juste d’apporter la preuve que vous ayez réduit la vulnérabilité», a répondu Serge Gouteyron en faisant remarquer que tous les habitants faisaient déjà en sorte de mieux protéger leurs habitations.

Le préfet a aussi précisé que dans cette volonté de ne pas augmenter le coût de la reconstruction, ses services allaient réfléchir avec les architectes aux solutions les plus efficaces et les moins coûteuses. Des réunions avec les représentants de l’art sont prévues dans les prochains jours.

Le second cycle de concertation de la population débute jeudi à Grand Case (cité scolaire). Les services de l’Etat présenteront le nouveau règlement (en français et en anglais) ainsi que le nouveau zonage.

 

Calendrier des réunions publiques

  • Grand Case : jeudi 20 mai à 18h à la cité scolaire
  • Quartier d’Orléans : mardi 25 mai à 18h au collège de Quartier
  • Marigot : jeudi 27 mai à 18h au lycée professionnel
  • Sandy Ground : mardi 1er juin à 18h à l’école Aline Hanson
Estelle Gasnet