25.03.2019

Les pêcheurs de coulirous à la Baie orientale étaient bien en infraction

Début mars, plusieurs habitants de Saint-Martin dénonçaient sur les réseaux sociaux des activités de pêche de coulirous/Jack-Fish à la senne depuis la plage de la Baie orientale, qu’ils jugeaient illégales.

Photo à l’appui, une internaute vraisemblablement indignée postait sur un groupe Facebook public : « voilà ce qu’on voit depuis une semaine le quotidien de pêcheurs qui raclent et ramassent toute la BO des quantités de poissons sont sorties de l’eau […] en gros sous les yeux de tout le monde on peut faire ce qu’on veut». Etaient-ils autorisés à pêcher ? Eléments de réponses.

Si la pêche est légale à la Baie orientale car la zone n’est pas située en Réserve naturelle, la zone dans laquelle les filets ont été déployés correspondant à celle de la baignade (au niveau du club Orient), la pêche causait par contre des problèmes de sécurité publique.

Il convient de rappeler que la pêche à la senne est une méthode traditionnelle aux Antilles et permet d’attraper des coulirous et est autorisée à Saint-Martin. Selon les affaires maritimes, un seul professionnel la pratique localement.

Un arrêté de 2002 réglemente toutefois l’activité en Guadeloupe et dans les îles du Nord.  L’article 9 concerne particulièrement la pêche à la senne « tournante ou maillante ». « Sont autorisés à pêcher en tant que maître-senneur, les marins pêcheurs propriétaires d’une senne et pouvant justifier de 200 jours d’embarquement au moins au cours de l’année précédente » est-il écrit. On y apprend entre autres que si elle n’est pas interdite, « la pêche à la senne est une pêche spéciale soumise à autorisation délivrée par le directeur régional des affaires maritimes de Guadeloupe».

Or, les pêcheurs qui se trouvaient à la Baie orientales, n’étaient a priori pas des professionnels de la zone. En tout cas, l’association des pêcheurs de Saint-Martin, Soualiga Fishermen, qui regroupe les quatorze pêcheurs professionnels de la partie française, confirme qu’il ne s’agit pas d’un de ses membres.

De plus, et comme l’ont relevé un certain nombre de commentaires à partir des photographies postées sur internet : un des navires battait pavillon anguillais, et le second n’en battait a priori aucun. Hors selon le décret de 1967, portant extension de la zone de pêche interdite aux navires étrangers, il est interdit à un navire étranger de pêcher dans les eaux territoriales françaises. Le premier navire était donc clairement en infraction. Idem pour le second qui n’avait en plus pas d’immatriculation.

Selon nos sources, aucune poursuite n’a été engagée.

Fanny Fontan
4 commentaires

Commentaires

Aucune poursuite, les coulirous sont délicieux en friture, tout le monde en profite : las jete luil si di fe syou ple . merci.

Sérieusement, 3 semaines "d'enquête" suite à "dénonciation". Il y en a vraiment qui n'auraient pas du traverser l'Atlantique :-( Ca me rappelle ce que j'ai fuit en Métropole!

Bien dit , ça devient ahurissant !!

pour qu'il y ait des poursuites il faut qu'il y ait un pv...