31.07.2018

Préparer les nouveaux bacheliers à leur poursuite d'études en métropole

L'association Pelicarus organisait avec la Collectivité l'opération Successful Departure lundi 30 juillet à la CCISM.

Comment trouver un logement, un parrainage, faire un CV pour trouver un stage ou un job étudiant, obtenir une bourse d’étude, ouvrir un compte bancaire, faire sa carte de transport…? Autant de questions que peuvent se poser les nouveaux bacheliers (et leurs parents) qui partent en métropole poursuivre leurs études.

C’est pour y répondre que l’association Pelicarus organisait pour la quatrième année consécutive l’opération Successful Departure en partenariat avec la Collectivité de Saint-Martin lundi 30 juillet après-midi à la CCISM.

« Nous avons un stand pour informer sur les programmes de parrainage afin d’accompagner les primo-arrivants en métropole, un stand dont je m’occupe qui est consacré à la présentation de l’association, un autre pour aider les jeunes à faire leur CV, un autre pour informer sur les bourses ainsi que deux stands tenus par nos partenaires : le Crédit Mutuel et EKLYA » explique Rudya Lake, 27 ans, co-fondatrice de Pelicarus avec six autres jeunes de Saint-Martin, chargée de mission affaires européennes à la Maison de Saint-Martin à Paris.

Fondée en 2014, Pelicarus a pour but d’aider les étudiants et jeunes actifs de Saint-Martin partis pour la France hexagonale. L’association organise des événements pour fédérer la communauté étudiante en France autour de sorties culturelles et de rencontres liées à la préparation au départ, au monde professionnel et autres thématiques variées. Elle compte plus d’une cinquantaine de membres et des dizaines de sympathisants et a des antennes à Paris, Bordeaux, Toulouse et Montpellier. « Les membres qui habitent en dehors de ces villes dépendent de la ville la plus proche » précise Rudya Lake.

Monique Mussington, 20 ans, étudiante en BTS Comptabilité et Gestion en région parisienne est membre de Pelicarus. En vacances sur son île natale, elle tient avec trois de ses camarades le stand sur les parrainages. « Je suis là pour guider les nouveaux bacheliers dans leurs démarches, leur indiquer ce qu’il faut faire et ne pas faire » avance-t-elle. « Quand je suis arrivée à Paris, je ne connaissais personne, j’étais très seule. » se souvient-elle. Elle a rejoint l’association en deuxième année ce qui lui a permis de développer des liens avec d’autres Saint-Martinois lors de sorties et autres moments de détente. Elle considère que c’est grâce à cela qu’elle s’est ensuite ouverte aux autres étudiants de son campus.

« Le risque c’est qu’ils restent trop en communauté et ne se mélangent pas avec les autres » souligne Sébastien Arcos, directeur entre autres d’EKLYA, le Centre de Formation de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon Métropole, qui vient régulièrement en vacances à Saint-Martin et a souhaité en profiter cette année pour participer au forum. Lorsqu’il était directeur de l’IDRAC à Lyon, une école de commerce, il a vu passer une trentaine d’étudiants saint-martinois. « Une fois ils étaient huit sur cinquante dans la promotion et sont restés à part la première année, ils parlaient anglais entre eux, mangeaient leurs plats etc. Une fois qu’ils ont accepté d’aller vers les autres ça s’est fait naturellement. Et en deuxième année le groupe des huit avait explosé et chacun avait trouvé de nouveaux amis » se remémore—t-il. Malgré cette légère réserve, il reconnaît que le réseau qu’offre Pelicarus est un avantage, « surtout à partir de novembre où il commence à faire froid, et où débute la période des fêtes de fin d’année pendant laquelle ils ont besoin d’être ensemble ».

A 15h30 ce lundi après-midi seulement une dizaine de futurs étudiants avaient poussé la porte de la CCI. Parmi eux, Valentino Cocks, 17 ans et sa maman, Noella. Valentino vient d’obtenir son bac S à la cité scolaire. Il prévoyait de rejoindre son père à Seattle pour y poursuivre ses études mais n’aura pas de réponse de l’université avant décembre. Il avait par ailleurs effectué sa préinscription sur Parcoursup en licence informatique à Toulouse mais pensant aller aux Etats-Unis, n’y avait pas donné suite et espère maintenant qu’il va pouvoir s’inscrire quand même. Sinon il attendra la réponse de Seattle. Il n’est jamais allé en métropole mais assure que cela ne lui fait pas peur. « J’ai envie de changer d’ambiance, de voir le monde extérieur » confie-t-il. De quoi rendre fière sa maman qui, pour le coup, appréhende de le laisser partir.

Les futurs étudiants sont souvent accompagnés de leurs parents dans cette période de préparation au départ. Ce sont parfois même ces derniers qui demandent directement des renseignements comme en témoigne Alex Pierre, chargé de clientèle et référent jeunes au Crédit Mutuel. « Certains parents viennent demander comment ils peuvent déposer de l’argent sur le compte de leur enfant. Nous leur expliquons que nous avons justement une carte spéciale pour les dépôts » rapporte-t-il. Epaulé de Pyere Lemieux, adjoint au directeur et chargé d’affaires professionnelles, il informe sur les possibilités d’ouverture de compte et la gratuité des frais pour les étudiants la première année ainsi que sur les prêts étudiants. Cette année, pour la première fois, le Crédit mutuel de Saint-Martin offre jusqu’à la fin de l’été des primes à ceux qui ont obtenu une mention à leur bac 2018 : 150 euros (Très-Bien), 100 euros (Bien), 50 euros (Asssez-Bien). Il rappelle par ailleurs qu’il ne faut pas attendre la dernière minute pour ouvrir un compte avant le départ.

De plus en plus de jeunes bacheliers de Saint-Martin souhaitent poursuivre leurs études au Canada, notent l’association Pelicarus et le service jeunesse et sport de la Collectivité. Une bourse exceptionnelle existe déjà pour permettre à des jeunes saint-martinois d’étudier au Québec mais le quota est d’environ dix personnes. « Nous avons de plus en plus de demandes » confirment Jean-Marc Gervais et Wendy Gumbs du service jeunesse et sports. Des discussions seraient en cours pour, dans le futur, permettre à plus de jeunes de poursuivre leurs études au Canada…

 

 

 

Fanny Fontan