23.04.2018

Il dépose des rochers devant une villa à cause d’un litige

Jeudi 20 avril, le tribunal correctionnel de Saint-Martin a condamné un homme à deux mois de prison avec sursis.

Deux mois de prison avec sursis. C’est la peine prononcée par le tribunal correctionnel de Saint-Martin, jeudi 20 avril, à l’encontre de G.G. Un an plus tôt, l’entrepreneur saint-martinois de 58 ans avait déposé d’énormes rochers devant le portail d’une villa aux Terres Basses.

G.G considère que les propriétaires de la villa lui doivent 148 703 euros. Il les relance depuis 2013 mais ils refusent de le payer. Il leur a livré de la terre au moment de la construction de la villa. Il dit s’être endetté auprès de sociétés bancaires. «Il est à bout», décrivent ses fils aux enquêteurs.

Les propriétaires estiment qu’il en a livré des quantités supérieures à ce qu’ils avaient demandé, et avoir été surfacturés. «Il a cru qu’il pouvait se faire justice lui-même», dénonce leur avocat.

Pourtant G.G avait d’abord choisi de passer par la voie légale. Mais il n’a pas obtenu gain de cause. «C’est parce qu’à Saint-Martin on fait du commerce sans document», avance le vice-procureur. En cas de litige, sans devis, facture ou contrat, il est difficile de prouver sa bonne foi devant le tribunal.

Après avoir déposé les pierres, G.G se serait dépêché de déguerpir des lieux avec camions et pelles mécaniques et de se rendre injoignable. Un autre entrepreneur avait été appelé pour détruire les pierres, mais ses outils n’étaient pas assez puissants. Les locataires de la villa, des touristes américains dont le véhicule de location était resté bloqué du mauvais côté du portail, avaient été contraints d’en louer un second. Placé en garde à vue deux jours plus tard, G.G avait finalement accepté de retirer les pierres.

«Si G.G poursuivi, c’est à cause de son attitude pas coopérative, même si on a compris qu’il était en colère et s’est senti désespéré», précise le parquet. Il qualifie d’«intolérable» le mode opératoire de G.G pour obtenir paiement et requiert une peine de principe d’un mois de prison avec sursis.

Après en avoir délibéré le tribunal condamne GG à deux mois de prison avec sursis. Il reçoit également la constitution de partie civile des propriétaires, qui sont absents à l’audience, tout comme G.G. L’audience sur intérêt civil est renvoyée au 13 septembre 2018.

Estelle Gasnet
1 commentaire

Commentaires

Dommage que la Justice ne se soit pas inspirée du roi SAlomon.
En effet, dans cette histoire nous avons un sympathique entrepreneur saint martinois qui a pris des aises avec le fonctionnement d une entreprise et un méchant propriétaire qui a bien profite de notre malheureux entrepreneur . Si pour le second la situation est réglée par sa turpitude ou son ignorance , il en est autrement pour le propriétaire . Car sauf erreur ce dernier a bénéficié du travail d un prestataire non déclaré et se trouve lui même hors la loi .. dommage que nos gendarmes n y ont pas pense pendant la garde à vue ....il aurait été interessant de savoir comment les travaux de la villa ont été finances ......