06.03.2018

Détention de cocaïne : «c’était pour faire tomber mon fournisseur»

Un jeune de trente ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Saint-Martinois pour avoir notamment détenu 5 grammes de cocaïne.

P.W., Saint-Martinois de trente ans, a accepté d’acheter de la cocaïne à son fournisseur à Concordia moins d’une semaine après avoir été condamné par le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour avoir revendu de la drogue, pour le «faire tomber». Telle a été sa défense devant les magistrats devant lesquels il était convoqué une deuxième fois la semaine dernière.

P.W. a été interpellé à Saint-Barthélemy où il vit. Il conduisait son scooter qui n’avait pas de rétroviseur, d’où son contrôle par les gendarmes. Lors de l’opération, ces derniers ont découvert dans le cendrier de l’engin six cocottes contenant cinq grammes de cocaïne. Au domicile de l’individu, 23 grammes de cannabis ont été saisis ainsi que 1 030 euros. P.W. a confié que le cannabis était pour sa consommation personnelle et que l’argent provenait des jobs qu’il avait effectués au noir suite à sa condamnation le 16 février.

Durant sa garde à vue à l’issue de laquelle il a été placé en détention provisoire, le prévenu a reconnu les faits. Il revend entre 2 et 3 grammes de cocaïne par jour à 40 euros le gramme. Alors qu’il ne l’avait pas fait la première fois, il a aussi donné le nom de son fournisseur et l’a décrit physiquement. Il a expliqué avoir travaillé avec lui deux ou trois mois.

Le 16 février, il avait été convoqué devant le tribunal de Saint-Martin selon la procédure de comparution immédiate pour acquisition, détention et revente de produits stupéfiants. Le 28 février il a comparu selon la même procédure mais ne lui sont reprochés uniquement les faits de détention ; ceux de revente n’ont pas été prouvés.

«Il a eu sa chance après être reparti libre de l’audience [le 16 février] ; il avait été condamné à huit mois de prison dont quatre assortis du sursis simple sans mandat de dépôt. Il aurait dû écouter le tribunal qui lui avait donné un avertissement», a commenté le vice-procureur Michaël Ohayon qui a requis une peine de quatre mois de prison ferme, le maintien en détention et une amende de 300 euros pour le défaut d’assurance du scooter.

Après en avoir délibéré, le tribunal a requis les réquisitions du parquet. P.W. a donc été incarcéré le soir même en Guadeloupe. Les scellés et le scooter ont été confisqués.

Estelle Gasnet