04.01.2018

Pillage : un jeune vole 40 € à l’église et 8 € au tennis club

Les faits se sont produits à Saint-Barth et le jeune a comparu devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin.

Grand, mince, ce jeune de vingt ans né à St Kitts , semble déconnecté de la réalité à la barre du tribunal devant lequel il comparaissait le mois dernier pour vols. Il acquiesce quasiment tout ce que dit le juge , il n’argumente pas, il répond toujours oui. Durant le réquisitoire du vice-procureur et la plaidoirie de son avocat, il est assis sur le banc en train de regarder son smartphone. Il paraît totalement indifférent à la situation.

Sa mère habite à Quartier d’Orléans mais il a habité quelques temps à Saint-Barthélemy où il avait trouvé un job. Après le passage d’Irma, il a été hébergé par l’église anglicane pendant un mois, la durée maximum qu’elle est autorisée à accueillir des personnes. En novembre, elle dépose plainte contre lui car il a volé 40 euros de la quête et de la nourriture dans le presbytère.

En parallèle, le tennis club va aussi déposer plainte contre lui car il a dérobé des sodas et 8 euros après avoir forcé le volet roulant. L’association avait posé des caméras de surveillance pour pouvoir l’identifier.

Quelques jours après Irma, les gendarmes l’avaient aussi interpellé sur le littoral. Il portait ce jour-là une casquette neuve à l’effigie d’un hôtel de luxe. Les militaires vont découvrir dans ses affaires un ordinateur, dix paires de lunettes de soleil, deux clés USB et un téléphone appartenant à l’établissement hôtelier.

Le jeune a donc été poursuivi en justice. Il a comparu devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin le mois dernier.

L’église anglicane, présente à l’audience et représentée par un avocat, s’est constituée partie civile. Elle a demandé une interdiction du territoire pour l’individu et un euro symbolique de dommages et intérêts. Pour l’avocat de la défense, les victimes ont fait preuve «d’un zèle excessif».

Le vice-procureur a demandé une peine mixte, soit huit mois de prison dont cinq avec sursis et mise à l’épreuve durant dix-huit mois avec une obligation de soins, de travailler et de fixer sa résidence. «C’est un jeune qui doit être cadré », a-t-il commenté. Il avait déjà été condamné par le tribunal pour enfant pour avoir menacé des touristes la nuit à Marigot.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le jeune homme à une peine de huit mois dont cinq assortis du sursis et mise à l’épreuve durant deux ans comprenant l’obligation de soins, de se former et de fixer sa résidence. Il doit aussi indemniser la partie civile à hauteur de un euro.

Estelle Gasnet