21.07.2017

Sargasses : le taux de sulfure d'hydrogène dégagé a été mesuré

Les autorités sanitaires ont publié les mesures réalisées à Saint-Martin.

Depuis les échouages massifs de sargasses survenus la semaine dernière, les témoignages des résidents de Cul de Sac notamment, alimentent les réseaux sociaux. Ils dénoncent le risque sanitaire que constituent l’hydrogène sulfuré que dégagent ces algues brunes. SOS Sargasses SXM, une page Facebook, créée à l’initiative de l’association We Love St Martin en 2015, en rassemble des dizaines.

«Nous sommes tous dérangés par l'odeur nauséabonde du gaz H2S (sulfure d'hydrogène) émis par ces algues en état de décomposition, mais nous sommes aussi nombreux, adultes et enfants (mais a priori pas assez!), à être gênés par de douloureuses céphalées, pb oculaires, problèmes respiratoires vomissements... dus à l'émanation de ce fameux gaz H2S. 
Nos canalisations, robinetteries, bijoux, appareils informatiques et électriques sont complètement noircis et attaqués par la corrosion! On peut ainsi se demander comment cela attaque notre propre tuyauterie!!??? » rapportait un des membres le 16 juillet dernier.

L’Agence Rrégionale de Santé (ARS) effectue régulièrement des relevés pour contrôler le taux d’H2S, surtout dans les zones d’habitation où le risque sanitaire est plus élevé (Baie de Cul de Sac, Baie orientale nord, Baie Lucas). Son dernier rapport, rédigé ce jeudi 20 juillet, est plutôt rassurant. Il note tout de même la «présence d’odeurs sur la baie de Cul de Sac dues aux fortes accumulations d’algues dans la semaine et le développement accru des émanations de gaz H2S». Les derniers relevés indiquent des taux d’hydrogène sulfuré (H2S) maximums de 0,3ppm à proximité des habitations, et de maximum 4,3ppm face aux algues ; le seuil critique étant 5 ppm.

Baie de Cul de Sac

Mesure relevé plus de 48 h

- à proximité des habitations, varié entre 0,2 ppm et 0,3 ppm

- face aux algues, varié entre 1,1 ppm et 4,3 ppm

Relevé moins de 48 h

- À proximité des habitations, varié entre : 0.2ppm - 0.3ppm

- Face aux algues varié entre : 1.1ppm - 3.4ppm

Baie Orientale Nord

Mesure relevé plus de 48 h

- À proximité des habitations, varié entre : 0.2ppm – 0.3ppm

- Face aux algues varié entre : 0.8ppm - 1.9ppm

Relevé moins de 48 h

- À proximité des habitations, varié entre : 0.2ppm - 0.3ppm

- Face aux algues varié entre : 0.8ppm - 1.2ppm

Baie Lucas

Mesure relevé plus de 48 h

- À proximité des habitations, varié entre : 0.2ppm – 0.3ppm

- Face aux algues varié entre : 1.8ppm - 3.7ppm

Relevé moins de 48 h

- À proximité des habitations, varié entre : 0.2ppm - 0.3ppm

- Face aux algues varié entre : 0.8ppm - 1.7ppm

 

Les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) formulées dans son avis du 3 septembre 2015, et rappelées par l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire) dans son dernier rapport daté de mars 2017 sont :

  • « pour des valeurs entre 0,2ppm et 1ppm sur les plages à proximité des échouages d’algues : information du public,
  • pour des valeurs entre 1ppm et 5ppm sur les plages : information du public (notamment accès déconseillé aux personnes sensibles et fragiles
  • pour des valeurs supérieures à 5ppm sur les plages : accès réservé aux professionnels équipés de moyens de mesure de l’H2S individuels avec alarmes »

Si selon les autorités sanitaires le pronostic vital des personnes exposées n’est pas en jeu compte tenu des taux relevés, elles reconnaissent toutefois, selon la sensibilité des personnes, non seulement la pestilence des algues, mais aussi la possibilité de maux de tête ou d’irritations olfactives et oculaires et recommandent aux personnes qui déclencheraient ces symptômes de consulter un médecin.

 

Fanny Fontan