17.07.2017

Sargasses : les moyens déployés localement

Malgré les apparences, les autorités ont mis des solutions en œuvre, même si elles ne sont peut-être pas à la hauteur des attentes.

L’archipel de la Guadeloupe et les îles du Nord étaient placés en alerte depuis le 6 juillet par l’agence de surveillance des sargasses par télédétection au large des Antilles. Depuis, la COM et la préfecture se sont réunies plusieurs fois dans le cadre du comité de suivi des algues brunes pour coordonner leurs actions. Les échouages massifs tant attendus ont eu lieu la semaine dernière, et notamment le 14 juillet sur toutes les plages de l’est de Saint-Martin : Cul de Sac, le Galion, Anse Marcel, la Baie orientale et Coralita.

Un phénomène certes naturel qui a d’une part des répercussions sanitaires, comme en témoignent les résidents de Cul de Sac qui se plaignent, en plus de l’odeur pestilentielle, de maux de tête et de nausées et dégradation de matériel. Mais également des conséquences économiques : restaurateurs et autres professionnels du tourisme et du nautisme voient leur activité suspendue ou à la baisse. Une délégation de la préfecture rencontrait ce lundi les représentants des restaurateurs de la Baie orientale.

La COM est en charge du ramassage des sargasses lorsqu’elles s’échouent sur les plages publiques (Cul de Sac, Le Galion, partie de la B.O devant l’hôtel Mont Vernon, Coralita). Le ramassage sur les plages de la B.O et d’Anse Marcel, sous A.O.T, est à la charge des exploitants, même si la COM les accompagne en récupérant les tas.

Comme le précise le rapport de la mission interministérielle intitulé « le phénomène d’échouage des sargasses dans les Antilles et en Guyane » publié en juillet 2016, il existe aujourd’hui quatre moyens de collecte éprouvés : la collecte manuelle, largement pratiquée par les brigades vertes (pénible, peu productive mais la plus ubiquiste), la collecte par des engins de travaux publics (pelles, pelles long bras, tractopelles), à pratiquer avec minutie pour ne pas dégrader les plages, la collecte à l’aide d’outils spécialisés portés ou tractés par des tracteurs agricoles (fourches à fumier, ratisseuse de plages) et enfin la collecte en eau. Le sargator est aujourd’hui le seul instrument de collecte en eau opérationnel mais il est d’un rendement faible (35 à 50 m3 /jour par barge) et d’un coût élevé (80 € /tonne).

Saint-Martin ne dispose pas de ce type d’engin et n’a donc d’autre solution que d’attendre que les sargasses s’échouent afin de les ramasser directement sur les plages. Depuis les gros échouages de 2015, une brigade, gérée par le centre symphorien d’insertion a été créée. Elle est financée à 80% par l’Etat/ADEME. Elle constitue des tas, ramassés par la COM puis déposés à la décharge.

Les vingt brigadiers sont en contrat d’insertion de 26 heures hebdomadaires et ne travaillent pas le week-end (Leur planning est établi par l’association qui les gère en relation avec le pôle développement durable de la Collectivité). C’est pourquoi aucun ramassage n’a été effectué durant le week-end du 14 juillet. Les brigadiers ont repris leur activité à Cul de Sac ce lundi 17 juillet au matin. Compte tenu de l’ampleur de la tâche, ils en ont certainement pour plusieurs jours. A partir de mardi 18 juillet, la COM viendra prêter main forte avec des tractopelles pour ramasser le plus loin possible dans la mer les algues stagnantes et les ramener sur le sable afin que les brigadiers puissent les rassembler en tas.

Photo 1 : l'embarcadère de Cul de Sac dimanche 16 juillet (Crédits : L.B)

Photo 2 : la baie de Cul de Sac lundi 17 juillet au matin (Crédits : O.C)

Photo 3 : la plage de la Baie orientale lundi 17 juillet au matin (Crédits : O.C)

 

Fanny Fontan