23.03.2017

Cinq ans de prison pour avoir agressé sexuellement une jeune femme à Grand Case

Les faits se sont produits il y a deux ans. L’auteur a été condamné par le tribunal correctionnel de Saint-Martin.

Les faits remontent au 15 février 2015. Ce soir-là, NCR, une jeune femme, sort avec des amis en partie hollandaise. Dans le courant de la soirée, elle ne se sent pas bien et décide de rentrer chez elle à Grand Case. Elle prend un taxi que son petit ami a commandé. Deux amis du couple l’attendront pour régler la course.

Arrivée à Grand Case, la jeune femme descend du taxi, ses amis ne sont pas là. Elle est abordée par un homme. Elle est ivre. Quelques minutes plus tard, ses amis arrivent au lieu de rendez-vous. Elle n’est pas là. Ils la cherchent et vont la trouver allongée par terre derrière une voiture. Comme morte.

Le lendemain matin, la mémoire de la jeune femme est brouillée. Elle a des douleurs au pubis. Elle a des traces de coups, type hématomes, sur plusieurs parties du corps. Elle comprend qu’elle a été agressée sexuellement. Elle se rend chez les gendarmes pour déposer plainte.

Le commerçant que les amis du couple avaient interrogé pour la chercher, fournit des vidéos de surveillance de la soirée aux enquêteurs ; son commerce était proche de l’endroit où la victime a été retrouvée. Sur les images, on voit un homme aborder la jeune femme et l’a poussée dans un endroit isolé, sa tête cogne contre un mur. Puis il l’agresse sexuellement.

Quelques jours plus tard, des instants de la soirée reviennent à l’esprit de la victime et elle va se souvenir de son agresseur. Elle l’a déjà croisé à quelques reprises à Quartier d’Orléans et est en mesure de le reconnaître sur une planche photographique à la gendarmerie. L’individu, JH, âgé alors de 21 ans, est interpellé.

Aux enquêteurs, il explique que ce soir-là, il a vu la jeune femme se disputer avec le chauffeur de taxi et a voulu l’aider. Elle était très en colère, raconte-t-il. Puis, selon lui, elle aurait cherché à le séduire. Ils se sont assis sur un muret, elle lui aurait caressé la cuisse ce qui l’a excité. Elle lui aurait fait une fellation et enlevé elle-même sa culotte. Ils auraient fait l’amour pendant deux minutes. Il affirme qu’elle était consentante. Il n’a pas abusé d’elle. Il précise aux gendarmes qu’il n’a même pas éjaculé. Son ADN sera retrouvé dans le vagin de la victime.

Le caractère de viol n’a toutefois pas été retenu par la justice. L’individu est poursuivi du chef d’agression sexuelle. Il n’est donc pas convoqué devant la cour d’Assises de la Guadeloupe où il encourait une peine maximale de douze ans mais devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin où il encourt au maximum cinq ans de prison.

Le procès a eu lieu jeudi 16 mars. La victime est absente de l’audience, elle vit désormais en métropole avec son fils. Elle est représentée par son avocate qui demande 15 000 euros de dommages et intérêt, tous préjudices confondus.

Le prévenu est lui aussi absent mais n’est pas représenté par un conseil. Selon les réquisitions du parquet, il est condamné à une peine de cinq ans de prison ferme. Un mandat d’arrêt est également décerné à son encontre. Ce qui signifie que les gendarmes iront le chercher à son domicile en vue de son transfert en prison. Mais les militaires n’auront pas à le faire. En fin d’après-midi, alors que l’audience touche à sa fin, l’auteur des faits se présente au tribunal. Il avait oublié sa convocation. Le mandat d’arrêt est aussitôt exécuté. Les gendarmes sont appelés au tribunal pour le prendre en charge. Il est transféré le lendemain en prison en Guadeloupe.

 

Estelle Gasnet