Les facteurs du centre de tri en grève illimitée 

Répondant à l’appel du syndicat Sud Ptt Gwa, 77% des 31 employés du centre de tri postal de Concordia est en grève illimitée depuis  la veille de ce mardi 14 mars. Après avoir déposé leur préavis la semaine dernière, les grévistes avaient été reçus par leur direction le 10 mars : « les propositions faites par les responsables de La Poste s’apparentent à du mépris vis-à-vis des postiers qui n’ont pas d’autre choix que la grève » pouvait-on lire dans un communiqué daté du 11 mars.

Parmi les 22 facteurs et factrices du centre de tri de Concordia, les représentants syndicaux comptent 100% de grévistes. En temps normal ils sont chargés d’assurer 18 tournées entre Oyster Pond et Terres Basses, plus deux tournées spéciales dédiées aux entreprises. Parmi les revendications décrites dans le communiqué susmentionné, les postiers du centre de tri exigent « le comblement des six positions de travail vacantes depuis plusieurs mois ». Michel Ambraisse, facteur et responsable de six tournées rapporte : « Au moindre congé maladie la tournée reste à découvert. C’est ce qui est arrivé en décembre. La factrice de Sandy Ground était malade et comme il n’y avait personne pour la remplacer le courrier n’a pas été distribué pendant une semaine. Quand elle a repris le travail elle avait huit caissettes à distribuer. C'est contraire à la loi postale ».

Il explique cette vacance de postes par deux raisons principales. D’une part les départs à la retraite de deux fonctionnaires saint-martinois qui n’ont pas été remplacés. D’autre part, il parle du turn over qui caractérise l’emploi à Saint-Martin. « Les personnes qui sont mutées ici viennent un certain temps mais leur but final n’est pas de rester. Souvent elles attendent qu’un poste se libère en Guadeloupe. Et à chaque fois qu’elles partent, elles ne sont pas remplacées ». Il s’indigne aussi qu’il n’y ait pas de manutentionnaire au centre de tri : «on doit bien être le seul centre de tri de France et de Navarre qui n’emploie pas de manutentionnaire». « Il est inconcevable d’accepter que la Poste ne comble pas ces six positions de travail, sachant que depuis 2013 le groupe La Poste bénéficie chaque année du CICE (Crédit d’impôt compétitivité et emploi) » est-il par ailleurs noté dans le communiqué du syndicat.

En outre, les grévistes déclarent demander depuis plusieurs années la création d’un vivier de remplaçants. « Il y a 55% de chômage chez les jeunes. Nous aimerions en appeler quelques-uns, les former et piocher dedans quand on en a besoin » explique Michel Ambraisse, adhérent à Sud Ptt Gwa avant d’ajouter : « on le demande depuis longtemps mais ça n’a jamais été fait ».

Une réunion doit avoir lieu en fin d’après-midi entre les représentants du syndicat et la direction régionale de La Poste.