15.02.2017

Trois ans de prison ferme pour avoir braqué une supérette

Le tribunal correctionnel a condamné ce mercredi 15 février en comparution immédiate un jeune homme de 20 ans à trois ans de prison ferme pour vol à main armée.

« C’est la plus grosse erreur de ma vie » confesse à la barre S. F, les larmes aux yeux, lors de sa comparution immédiate au tribunal correctionnel de Saint-Martin ce mercredi 15 février. Un mois plus tôt, le 13 janvier 2017 trois individus braquent l’épicerie China City située à Quartier d’Orléans. Le premier individu dont le visage est dissimulé, est muni d’une arme de poing et d’un gant à la main droite. Il saute le comptoir pour se servir dans la caisse. Dans son mouvement il bouscule et blesse très légèrement le fils du gérant qui tient la caisse. Il ressort immédiatement quand entre un second individu qui cache son visage avec un masque (type Scream). Il porte des gants et un couteau et s’empare du reste de la caisse. Le troisième individu est resté dehors pour faire le guet. L'attaque a duré une dizaine de secondes comme en atteste la vidéosurveillance.

Grâce à quelques témoignages, les gendarmes de la Section de Recherches réussissent à baliser l’itinéraire de fuite des auteurs. Ils trouvent à quelques mètres de là le T-shirt et le bob que le premier individu a abandonnés, puis l’arme. Des tests ADN permettent d'identifier rapidement S.F, 20 ans, mis en cause en 2014 dans une affaire de violence classée après rappel à la loi. Il a également fait l’objet d’une procédure alternative à St Maarten pour détention de stupéfiants, et d’un classement sans suite faute de charges d'un vol à main armé en 2014, toujours côté hollandais. Son casier judiciaire est vide.

Originaire de Sint Maarten, sans emploi régulier (il entretient occasionnellement des jardins chez des particuliers), il est interpellé lundi 13 février au matin après s’être présenté à sa convocation à la gendarmerie. Il reconnaît sa participation au vol, et être celui qui portait  l'arme et frappait le caissier, sans vouloir donner le nom des deux autres co-auteurs (qui n'ont pu être identifiés), qu'il prétend avoir rencontrés sur place. Ce que le tribunal a du mal à croire sans toutefois pouvoir confronter les deux autres. Il affirme n’avoir, lui, récolté que 80 € lors de ce braquage. Les victimes, qui ne se constituent pas partie civile, déclarent le montant du préjudice à 200 euros et dollar smélangés. Le prévenu atteste avoir trouvé l'arme, un 7,65 mm tchécoslovaque (utilisé par les forces de police dans les années 80), devant une école un mois plus tôt et ne l'aurait jamais utilisée ni acheté de munitions.

Assisté de Maître Hipper, commis d’office, le prévenu choisit d’être jugé immédiatement ce 16 février. Comme expliqué aux gendarmes lors de son audition il explique que le jour du vol, il s’est disputé avec sa petite amie alors enceinte de quatre mois, sans emploi et résidant à St Peters, qui lui demande comment il compte faire pour nourrir son enfant. Comme le révélera une enquête sociale, la situation financière de la famille du jeune homme est difficile. Il dit être angoissé car il veut subvenir aux besoins de la mère et de l'enfant. Mais reconnaît qu’il a pris une « décisions stupide » lorsque le président du tribunal met en évidence que tous les parents qui manquent d’argent ne se mettent pas à braquer des commerçants.

Anglophone, S.F affirme ne pas parler un mot de français et implore le tribunal de ne pas l’envoyer en prison en Guadeloupe où son incompréhension de la langue risque selon lui créer des conflits et où sa petite-amie ne pourra pas lui rendre visite, et préfèrerait donc partir à Pointe-Blanche.

Dans son réquisitoire, le vice-procureur Michaël Ohayon lui explique qu’un tribunal français ne peut l’envoyer dans une prison étrangère. Mais qu’il existe des accords internationaux et qu’il peut demander un transfert administratif à St. Maarten une fois qu’il sera incarcéré. Le parquet rappelle que les vols à main armée sont un véritable fléau à Saint-Martin et que la politique pénale est de prononcer des peines dissuasives. « Il n’est pas acceptable que des personnes soient menacées avec une arme […] c’est une atteinte à la population de Saint-Martin et à son économie ».

Même si le butin est dérisoire, les auteurs de braquage à main armée encourent selon la loi française une peine maximale de 20 ans de prison et devraient théoriquement passer devant une cour d’assises. En tribunal correctionnel la peine maximale s’élève à 10 ans de prison. Compte tenu de l’absence de casier du prévenu, mais également de l’aspect prémédité d’un vol commis avec circonstances aggravantes (arme, dissimulation du visage, réunion), le parquet requiert 5 ans de prison dont un an de sursis et un mandat de dépôt. « Il a fait le choix de l’argent facile il va aujourd’hui en payer le prix ».

Après avoir entendu la plaidoirie de l’avocat du prévenu, et délibéré, le tribunal déclare le prévenu coupable et le condamne à trois ans de prison ferme et prononce un mandat de dépôt pour qu’il parte immédiatement à Baie Mahault. 

Fanny Fontan
2 commentaires

Commentaires

pas cher payé!! avec les remises de peines plus aménagement , il est de retour dans un an !!!si on ne veut plus que les jeunes de la partie hollandaise viennent braquer coté français, il faut un minimum de 5 ans !!

pas mieux

5 ans ne sera pas vraiment mieux. il est de retour dans deux ans et qq mois voir moins.