09.02.2017

Grève à Mont des Accords : parents et enseignants ne veulent pas de classes surchargées à la rentrée

Enseignants et parents d'élèves bloquaient l'entrée du collège Mont des Accords ce jeudi 9 février pour demander la création de divisions à la rentrée prochaine et protester contre la potentielle suppression de postes.

Après le blocage du collège Soualiga, c’est au tour de celui de Mont des Accords. Les enseignants avaient déposé un préavis de grève illimitée jeudi dernier : « nous avions donné une semaine au rectorat pour nous répondre car il était déjà alerté, mais n’avons eu aucun retour » avance Alain Pansiot-Villon professeur d’EPS, membre de l’intersyndicale et du conseil d’administration du collège Mont des Accords. Ce jeudi 9 février, ils étaient plus d’une trentaine, dont des parents d’élèves, à bloquer depuis 6h30 l’entrée du collège dont les grilles étaient cadenassées.

Ils demandent la création de divisions (classes) pour ne pas se retrouver avec des classes surchargées à la rentrée prochaine. « Si on tient compte de nos effectifs actuels nous prévoyons des classes de 29 élèves en 3e et 30 en 5e, en comptant les UPAA et les ULIS*, alors que huit postes sont menacés (titulaires et contractuels). Sachant que Mont des Accords est classé en REP, c’est impossible ! Nous voulons baisser les effectifs dans toutes les disciplines» poursuit-il. Elice Muguette, membre du bureau des parents d’élèves de la section Mont des Accords est venue exprimer sa solidarité : «Même avec toute la bonne volonté du monde, un enseignant ne peut pas s’occuper de trente enfants. Seule une quinzaine va suivre et les autres vont en profiter pour rester derrière, alors qu’ils sont déjà en échec… » Ils protestent également contre la suppression potentielle de huit postes.

Leur deuxième revendication principale concerne les dédoublements en EPS et sciences expérimentales (SVT, physique, technologie). Des enseignements en groupes réduits (ou demi groupes) que devait favoriser la réforme des collèges en octroyant trois heures supplémentaires de cours, principalement pour les sciences expérimentales. « Il faut donner aux établissements les moyens d’assurer ces dédoublements ». Sous-entendu plus d’heures. Pas des heures supplémentaires, mais des heures poste. « Dans la DHG, dotation globale d’heures attribuée l’établissement, il reste encore des HSA (heures supplémentaires annuelles, à répartir entre les enseignants, à hauteur d’une minimum chacun). Nous demandons à les transformer en heures poste. » Les grévistes regrettent également que la classe SEGPA ne bénéficie pas comme elle le devrait de ces trois heures de marge alors que les élèves passent le brevet à la fin de l’année comme les autres 3e.

« Cela fait des années que je constate que tandis que le nombre d’élèves augmente, les heures poste diminuent au profit des heures supplémentaires. Ce qui appauvrit le vivier d’enseignants à Saint-Martin. Et ils sont déjà longs à remplacer parce que quand il recrute des contractuels de Guadeloupe le rectorat ne dédommage pas leurs coûts de transport et de logement… Nous ne voulons plus que des restrictions budgétaires mettent l’éducation de nos enfants en péril » explique Elice Muguette.

Une délégation de grévistes était reçue à midi par Michel Sanz, le chef du service de l’éducation. « Concernant les effectifs en 5e et 3e , nos chiffres diffèrent des leurs » rapporte Alain Pansiot Villon au sortir de cette réunion. « Monsieur Sanz nous a dit qu’il fallait attendre le mois de juin, et donc les inscriptions, afin d’avoir une vision plus précise des effectifs pour la rentrée prochaine et que si besoin des postes seraient créés ».

La délégation des enseignants devait s’entretenir avec la principale à 14h30 afin de voir comment transformer les 70 heures d’HSA non utilisées en heures poste. "Cela permettrait de couvrir les besoins en sciences et donc de sauver un poste en physique, un en SVT voire de créer un poste d’EPS", dit Alain Pansiot Villon.

Une réunion intersyndicale avec le collège Soualiga est également prévue pour 16h45.

* Unités pédagogiques pour les élèves allophones arrivants (élèves non francophones) et Unités localisées pour l’inclusions scolaires (élèves en situation de handicap)

 

Fanny Fontan