02.02.2017

Collège Soualiga : les raisons de la grève

Enseignants et parents d'élèves du collège Soualiga étaient en grève ce jeudi 2 février pour protester contre de potentielles suppressions de postes à la rentrée prochaine.

L’ensemble des personnels du collège Soualiga était en grève ce jeudi 2 février pour dénoncer "la diminution des dotations horaires qui engendre des suppressions de postes ainsi que l'augmentation des effectifs dans les classes qui mène droit nos enfants à l'échec scolaire". L'UPESM Section Soualiga avait fait savoir qu'elle s'associait à ce mouvement des enseignants. « On est solidaire car il s’agit de l’avenir de nos enfants, même si on espère qu’ils ne seront pas pris en otage trop longtemps » exprimait une maman.

Michel Sanz, le chef du service de l’Éducation a reçu à 9h30 une délégation composée de deux parents d’élèves et trois enseignants, tous membres du conseil d’administration du collège.

« On a eu un geste » reconnaissent-ils à la sortie de cet entretien mais s’inquiètent tout de même que la baisse des effectifs annoncée (une vingtaine d’élèves en moins) entraîne trop de suppressions de postes à la rentrée prochaine. « Sept suppressions de postes sont potentiellement prévues » avancent-ils avant d’ajouter « nous essayons par ce mouvement que ce chiffre soit revu à la baisse afin de s’assurer que chaque classe aura un enseignant titulaire dès septembre. Il en va de la qualité du service public que l’on est supposé apporter aux élèves ».

L’effectif prévisionnel de chaque niveau pour la rentrée suivante est évalué à partir du taux de passage dans les classes supérieures des années précédentes et le constat de la rentrée. En juin, cette projection se précise ce qui permet des réajustements. Une fois le nombre d’élèves estimé, on établit le nombre de classes nécessaires par niveau. Dans l’académie, le nombre maximum d’élèves pour les classes de 5e, 4e et 3e s’élève à 28, contre 26 pour les 6e (et 24 pour les établissements prioritaires). Une fois cette répartition effectuée on calcule le volume d’heures de cours nécessaires, en sachant que les 6e en ont 26 par semaine et les 5e, 4e et 3e, 29. Le rectorat attribue un certain nombre d’heures par établissement (Dotation Horaire Globale) et c’est ensuite au chef d’établissement de les répartir, de déterminer le nombre d’enseignants dont il a besoin et de faire leur emplois du temps.

Le collège Soualiga compte actuellement 715 élèves. La tendance générale à Saint-Martin est à la baisse d’effectifs (une centaine d’élèves en moins par an en primaire depuis 2011 et 200 élèves en moins cette année en primaire). « D’ici septembre prochain, il y aura plus de 3e qui partiront en seconde que d’entrées en 6e », explique Michel Sanz.

Le rectorat avait prévu de fermer trois classes à la rentrée. L’une d’entre elles est une 3e pro qui sera en réalité, comme celle de Mont des Accords et de Quartier, déplacée au lycée professionnel des îles du Nord. Pour compenser la suppression des deux autres classes, le recteur a accordé mercredi 1er février 29 heures postes supplémentaires. Le principal du collège de Soualiga est en train de voir comment les répartir pour limiter la suppression de postes.

Dans le cadre de la réforme du collège, la politique du recteur est de privilégier les collèges les plus en difficultés comme celui de Quartier d’Orléans, classé en REP+ (Réseau d’Education Prioritaire) et Mont des Accords (REP). Le collège Soualiga n’est plus classé en ZEP depuis trois ans après la réalisation d’une enquête qui s’appuyait sur certains critères, notamment la catégorie socio-professionnelle des parents ainsi que le taux de réussite aux examens. Dans leur préavis de grève, les personnels du collège Soualiga considéraient que la suppression de postes était justement une conséquence directe de cette sortie de l’éducation prioritaire. Ce que le chef du service de l’éducation ne dément pas. « Mais on est loin de la catastrophe » nuance-t-il avant de préciser que les conditions d’enseignement à Soualiga sont largement dans la moyenne de ce qui existe en métropole. Et d’assurer : « Les élèves auront tous des enseignants ».

Photo : les grévistes se sont réunis jeudi 2 février au matin dans une salle du collège Soualiga

Fanny Fontan