Trait d’Union : une nouvelle association d’aide aux victimes
La jeune fille qui, lors du fish day en 2013, avait été grièvement blessée au niveau de l’œil notamment, a dû se rendre régulièrement en métropole pour des soins et l’entretien de sa prothèse oculaire. A ses frais. Alors que ces déplacements et ces soins pouvaient être pris en charge. Mais elle ne le savait pas. Une situation affligeante que Jean-Marie Thévenet, délégué du procureur, a découverte et à laquelle il a voulu remédier en créant Trait d’Union, une association d’aide aux victimes.
Par le passé, plusieurs tentatives de création d’une telle structure ont eu lieu. Mais «pour des raisons de méthodes» principalement, elles n’ont pu fonctionner très longtemps, indique le procureur de Basse-Terre, Samuel Finielz. Elles étaient composées de personnes bénévoles et le bénévolat n’est pas suffisant. De telles structures doivent être professionnelles et avoir des compétences juridiques et pour cela, elles nécessitent des crédits. Ce dont bénéficie Trait d’Union.
UN LOCAL A GRAND CASE
Sa mise en place étant inscrite au Contrat de Ville signé en décembre 2015 entre l’Etat et la Collectivité, la préfecture lui alloue ainsi une subvention via le fonds interministériel de lutte contre la délinquance. La COM met aussi à disposition gracieusement un local, situé rue des Ecoles à Grand Case, dans le même bâtiment que le Conseil de quartier numéro 2. Cela permet d’assurer une permanence physique les lundis et mercredis de 9 heures à 12 heures, en plus de la permanence téléphonique du lundi au vendredi de 9 heures à 18 heures (durant les autres créneaux horaires, il faut contacter directement la gendarmerie au 17).
La mise en place de l’association s’inscrit aussi dans le chantier de création de la chambre détachée de Saint-Martin, ce qui fait le ministère de la Justice s’engage à verser des fonds pour assurer le fonctionnement.
L’IMPORTANCE D’ÊTRE INDEMNISÉ
L’un des objectifs de Trait d’Union est d’accompagner les victimes dans leur démarche d’indemnisation. «Être indemnisé, c’est important. Cela permet que son préjudice soit reconnu et cela peut éviter l’envie de vengeance», veut faire reconnaître Jean-Marie Thévenet. A Saint-Martin, nombreuses sont les victimes qui ignorent qu’elles peuvent demander des indemnités. Elles l’ignorent par manque d’information. C’est pourquoi les coordonnées de Trait d’Union seront mentionnées à la fin de chaque procès-verbal dressé par les gendarmes. L’association peut aussi être saisie directement par le parquet. «Elle sera en outre systématiquement présente lors des comparutions immédiates, qu’elles aient lieu à Basse-Terre ou à Saint-Martin», indique Samuel Finielz.
Autre ambition affichée est l’explication du déroulement d’un procès. Souvent, les personnes victimes d’un vol ou de violences conjugales ou autres, viennent au tribunal car elles ont reçu un avis de convocation en tant que victime. Mais elles ignorent totalement ce qu’elles doivent dire au magistrat lorsqu’elles sont appelées à la barre. Souvent, elles ne veulent pas demander des dommages et intérêt car elles savent que l’auteur des violences n’a pas d’argent pour payer. Trait d’Union les accompagne ainsi dans leur démarche de constitution de partie civile.
Grâce à l’aide Trait d’Union, la jeune fille blessée lors du fish day a pu recevoir des indemnités. L’association fonctionne depuis le 1er janvier 2016 et a accueilli une vingtaine de personnes.
- Trait d’Union se compose de quatre personnes : Jean-Marie Thévenet, le président, Serge Genoves, secrétaire (et aussi délégué du procureur), Hélène Bordas, juriste, et Eloïse Guen, psychologue.
PERMANENCE TÉLÉPHONIQUE AU 0690 888 288
Permanence au local à Grand Case les lundis et mercredis de 9 heures à 12 heures
Permanence téléphonique du lundi au vendredi de 9 heures à 18 heures (durant les autres créneaux horaires, il faut contacter directement la gendarmerie au 17).