Sandy Ground : une conférence pour alerter sur les dangers des écrans chez les enfants
Ce jeudi 4 décembre, l’école Aline Hanson de Sandy Ground accueillait une conférence dédiée à l’exposition excessive des jeunes enfants aux écrans. L’événement s’inscrit dans le cadre d’un appel à projets de l’ARS, auquel répondent la Collectivité de Saint-Martin et la direction de la Protection maternelle et infantile (PMI), mobilisées sur le dépistage des retards de langage et des troubles du neurodéveloppement.
En collaboration avec Olivier Lemetayer, enseignant spécialisé pour le RASED, un travail pédagogique a été mené directement en classe afin de créer un flyer trilingue intitulé « No Screen for Christmas ». Ce document, illustré par les dessins des élèves, vise à sensibiliser les familles aux effets d’une consommation excessive d’écrans. Il sera prochainement diffusé sur tout le territoire par la PMI. L’objectif est simple : encourager les familles à réduire la place des écrans durant les fêtes de fin d’année ainsi que sous le sapin.
Lors de la conférence, Ludovic Durand, médecin chef de la PMI a rappelé l’ampleur du phénomène. Au niveau mondial, 15 % des enfants souffrent aujourd’hui de troubles du langage ou du développement liés à une exposition trop précoce aux écrans. À Saint-Martin, bien que le suivi en maternelle atteigne presque 100 %, contre environ 70 % en métropole, la situation reste préoccupante : 25 % des enfants présentent des troubles du développement neurologique. Chaque fois, ou presque, une surconsommation d’écrans est identifiée. « Certains enfants de moins de trois ans passent plus de sept heures par jour devant un écran, ce qui entraîne des troubles du langage, des difficultés de concentration, de l’isolement, une sédentarité marquée, des troubles du sommeil ou encore des problèmes de vue » décrit le docteur.
Les intervenants ont insisté sur l’importance de fixer un cadre clair et adapté à chaque âge. Avant six ans, aucun écran n’est recommandé, même en fond sonore. Entre six et neuf ans, une heure par jour accompagnée est considérée comme maximum. Entre neuf et douze ans, l’accès peut être élargi mais sans internet sur le téléphone. Puis entre douze et quinze ans, l’accès à internet doit rester contrôlé, sans réseaux sociaux. À partir de quinze ans, les réseaux sociaux deviennent possibles, mais une vigilance constante reste indispensable. L’usage des écrans pendant les repas, le matin, dans la chambre ou avant le coucher est également à proscrire. Les adultes ont aussi un rôle primordial : montrer l’exemple, notamment en réduisant les notifications.
Pour offrir des alternatives enrichissantes, les intervenants encouragent les familles à privilégier les activités réelles : le sport, la danse, les jeux, les baignades, les promenades en famille, mais aussi les activités créatives comme le dessin, la peinture, la musique, la lecture, le jardinage ou la cuisine. « Ni la technologie de l’écran, ni ses contenus, y compris ceux prétendument éducatifs, ne sont adapté à un petit cerveau en développement » conclut Olivier Lemetayer.








