10.12.2025

La SNSM alerte sur le manque de moyens financiers pour assurer la sécurité en mer

Le 23 novembre, Hélène Debruge, présidente de la station de Saint-Martin de la SNSM, la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) informait par mail de la disparition de la signalisation de la rue des Sauveteurs en Mer, à Marigot. Cette absence de signalétique révèle, selon elleun sujet bien plus préoccupant : le désengagement de la Collectivité face aux besoins essentiels de la station, dont le bateau est âgé de plus de 30 ans.

Créée par délibération du Conseil exécutif le 23 juin 2021 et inaugurée quatre jours plus tard, la rue des Sauveteurs en Mer, soulève plusieurs problèmes selon la SNSM. Un des panneaux, certainement retiré lors des travaux près de la gare maritime, n’a jamais été reposé. Les deux autres, installés boulevard de France, orientent vers le rond-point, et non la rue elle-même. Enfin, la rue n’est référencée par aucun service de navigation : «Sur Google Maps, la rue porte encore le nom “Place du Marché”» déplore la présidente de la station.

Car derrière la question de la signalétique se cache, pour la SNSM, un enjeu bien plus profond : l’état du matériel de la station et l’absence de soutien financier de la COM. La SNSM de Saint-Martin fonctionne aujourd’hui avec une vedette de 32 ans, sortie de chantier en 1993, accidentée lors de l’ouragan Gonzalo en 2014 et devenue très coûteuse à maintenir en état. L’an dernier, elle a généré 40 000 euros de frais. Le second bateau, un semi-rigide de 2012 reçu à titre provisoire en remplacement de la navette, tombe lui aussi régulièrement en panne.

«Cela fait plus de cinq ans que nous réclamons le financement d’un nouveau bateau» confie Hélène Debruge. Le coût de ce dernier s’élève à 446 335 euros, dont 223 167 euros doivent normalement être pris en charge par la Collectivité. Les pistes de financement européen ayant été jugées inéligibles, la participation locale est indispensable. Sans elle, la SNSM prévient qu’elle pourrait devoir réduire, voire suspendre certaines missions, au détriment direct de la sécurité maritime.

Hélène Debruge affirme n’avoir reçu aucune réponse au courrier adressé il y a trois semaines au président de la Collectivité. «La station SNSM n’est pas assez visible à Saint-Martin. Pourtant nous sommes sur une île. La mer est notre quotidien à tous, touristes comme résidents» convient-elle.

En 2025, le nombre d’interventions de la SNSM s’élève à 15.

Cyrile POCREAU