Réunion citoyenne à Grand-Case : "La Collectivité doit écouter le peuple"
Suite à un appel lancé sur les réseaux sociaux, une réunion citoyenne s’est tenue le samedi 15 novembre, à 17 heures, sur le parking de Grand-Case. Environ cinquante habitants ont répondu présents pour évoquer les difficultés du territoire et exprimer un malaise croissant face aux décisions politiques locales. Les organisateurs souhaitaient créer un espace de parole libre, « loin des discours politiques », afin que chacun puisse s’exprimer. La Collectivité, non conviée, n’était pas représentée.
Une population non consultée
Dès l’ouverture, le dossier Air Antilles s’est imposé comme le sujet central. Beaucoup ont dénoncé une décision jugée lourde financièrement et prise sans consulter la population. Avec une dette estimée à vingt millions d’euros, amenée selon eux à continuer de grimper, plusieurs habitants ont estimé que « prolonger cette politique serait une erreur » et qu’« il est temps d’y mettre un terme ».
Le coût de la vie, déjà jugé très élevé, a également suscité de nombreuses réactions. L’augmentation de la taxe foncière, perçue comme excessive et inégale selon les quartiers, a été vivement critiquée, tout comme la pression fiscale générale et la perspective d’une hausse de la TGCA. Certains participants ont alerté sur une politique financière « mortifère », évoquant aussi les difficultés rencontrées par les établissements satellites comme la SAUR ou EDF, marqués par des coupures. Plusieurs citoyens ont estimé que l’État devrait renforcer son contrôle sur la gestion locale. L’absence de production locale et le niveau de taxation, considéré comme l’un des plus élevés de France, ont aussi été pointés du doigt. Pour de nombreux participants, Saint-Martin ne crée pas suffisamment de richesses pour sa population et manque d’une véritable vision économique, ce qui alimente la crise actuelle.
Un manque criant d'infrastructures
Le manque d’infrastructures culturelles et sportives est revenu à plusieurs reprises. Huit ans après Irma, la MJC n’a toujours pas été reconstruite. Selon une représentante associative de Sandy Ground, les structures de quartier doivent pallier les carences publiques pour accompagner une jeunesse en perte de repères, dans un contexte de montée de l’insécurité. Les participants ont également insisté sur l’absence de terrains de sport éclairés et ont proposé la création d’espaces adaptés pour encadrer certaines pratiques, comme les acrobaties en moto, afin de protéger à la fois les jeunes et les usagers de la route.
Le projet de 1 800 logements sociaux à Friars Bay a également suscité des critiques, jugé incompatible avec les capacités actuelles en eau, électricité, circulation et équipements publics.
La question des routes a donné lieu à un long échange. Grâce à un groupe WhatsApp, un usager a recensé plus de 400 nids-de-poule sur la partie française via Google Maps. Si une cinquantaine ont été réparés, il a alerté sur les conséquences quotidiennes : détérioration des véhicules, insécurité, ralentissements qui touchent les commerces, le tourisme, les livraisons et la vie familiale. Le manque de contrôle sur les travaux publics et l’absence de véritables itinéraires alternatifs ont également été dénoncés.
Un collectif citoyen à venir
La réunion s’est terminée sur la volonté de créer prochainement un collectif citoyen chargé de porter des demandes officielles auprès de la Collectivité. Plusieurs participants ont réclamé un référendum local afin que la population puisse se prononcer sur les décisions majeures. Les organisateurs ont également encouragé les habitants à participer davantage aux consultations publiques. De nouvelles réunions sont prévues dans les semaines à venir, même si la date et le lieu restent à confirmer.







