24.10.2025

Elles s’en prennent à l'ancienne compagne de leur père : deux sœurs devant le tribunal

Ce jeudi 23 octobre, le tribunal de proximité de Saint-Martin a examiné une affaire de violences volontaires avec arme, en l’occurrence une batte de baseball, commises en réunion. Les deux prévenues, F.B. et N.B., d’origine saint-martinoise, sont âgées respectivement de 30 et 24 ans.
Les faits remontent au 30 janvier dernier. Ce jour-là, la victime, J.W., se présente à la gendarmerie pour dénoncer des faits de violences. Elle explique qu’elle se trouvait à la Baie Orientale, en train de discuter avec son ancien compagnon, lorsque les filles de ce dernier sont arrivées en voiture. F.B., au volant, descend du véhicule munie d’une batte de baseball, tandis que sa petite sœur tient un couteau. Les deux jeunes femmes bousculent alors J.W., qui chute au sol. Leur père intervient aussitôt pour les arrêter. Entendu à son tour, il confirme les déclarations de la victime. Il précise que, depuis le début de sa relation avec J.W., en 2015, ses filles n’ont jamais accepté leur histoire.
À la barre, les deux sœurs contestent cette version de l’histoire : « Je voulais simplement discuter avec mon père quand elle m’a bousculée. C’est alors qu’elle est montée dans sa voiture et a foncé sur nous. J’ai sorti la batte uniquement pour nous défendre », explique F.B. Des arguments jugés peu crédibles par la vice-procureure de la République, au vu de la fragilité de la victime, qui souffre d’aphasie et de difficultés à se déplacer depuis un récent AVC. Selon son avocate, Maître Anne-Marie Regnier, cela fait plus de dix ans que J.W. vit un véritable enfer avec les deux accusées, « qui ne supportent pas les relations de leur père ».
À la suite de l’altercation, J.W. a présenté un traumatisme crânien, des contusions et un stress aigu. Trois jours d’incapacité totale de travail (ITT) lui ont été attribués. Elle s’est constituée partie civile, réclamant 750 euros à chacune des deux prévenues pour le préjudice moral, ainsi que 500 euros pour la réparation de ses lunettes.
Pour la vice-procureure, les faits de violences sont établis : « Je n’ai pas l’impression que ces deux jeunes femmes aient pris conscience de la gravité de leurs actes. Et je crains que, si c’était à refaire, elles recommenceraient ». Pour cette raison, elle requiert donc une peine de trois mois d’emprisonnement assortie d’un sursis de cinq ans, une interdiction de contact avec la victime et de port d’arme pendant trois ans, ainsi que la réalisation d’un stage de citoyenneté à leurs frais. La procureure demande néanmoins la dispense d’inscription des faits sur leur casier judiciaire (bulletin n°2).

Après délibération, le tribunal condamne les deux sœurs à six mois ferme d'emprisonnement, une interdiction de contact avec la victime pendant trois ans et de port d’arme pendant cinq.

Cyrile POCREAU