Grève des gardes des pharmaciens : le préfet procède à des réquisitions
Le 1er juillet dernier, les pharmaciens d'officine ont entamé en France un mouvement de grève illimitée de leurs gardes en réaction aux décisions gouvernementales de réduire de moitié le plafond des remises commerciales applicables aux médicaments génériques, hybrides et biosimilaires, afin de faire des économies budgétaires.
«L’Etat est en train de sacrifier l’économie officinale, et par conséquent son maillage, au détriment de l’efficience d’un parcours de soins proche des patients, au sein duquel le pharmacien est l’acteur de premier recours», considère l'union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), à l'initiative du mouvement avec la fédération des pharmaciens d'officine (FSPF).
Localement, le mouvement est suivi. Le syndicat départemental des pharmaciens de Guadeloupe a appelé le 25 juin ses adhérents à ne pas assurer les services de gardes de leurs officines à compter du 1er juillet. Un nombre certain de professionnels ont ainsi signalé à l'agence régionale de santé (ARS) leur intention de ne pas assurer ce service, ce qui a laissé supposé les autorités à «prévoir une mobilisation importante».
Or, le code de la santé impose aux pharmaciens d'effectuer des gardes. C'est pourquoi, le préfet est contraint de réquisitionner un professionnel chaque week-end en cas de besoin pour ne pas créer un «risque de difficulté d'approvisionnement en médicaments de la population ». Cette semaine, et ce jusqu'à lundi 16 septembre 8h, la pharmacie Caraïbes située rue Barbuda à Hope Estate est réquisitionnée à Saint-Martin. Il s'agit de la septième réquisition à Saint-Martin depuis le début du mouvement*.Enfin, la FSPF a annoncé mercredi poursuivre la suspension de la participation aux services de garde et d’urgence pharmaceutiques et d’appeler les pharmaciens à fermer leur officine durant la journée du 18 septembre.
* Selon les arrêtés préfectoraux publiés à ce jour.