10.09.2025

Violences conjugales : six mois de prison avec sursis pour un touriste canadien

Le tribunal de proximité de Saint-Martin a examiné la semaine dernière une affaire de violences intrafamiliales. Les faits remontent au 1er mars. Il fait déjà nuit quand les gendarmes interviennent dans un hôtel à Anse-Marcel. À la réception de l’établissement, madame T.A est en pleurs. Elle raconte aux forces de l’ordre que son conjoint, J.L, a levé à plusieurs reprises la main sur elle. Elle présente des plaies au visage ainsi que des ecchymoses au dos et aux genoux qui lui vaudront 6 jours d’ITT. Elle explique également que des faits similaires se sont produits la veille. Elle précise qu'après plusieurs verres, l’homme l'a rejointe dans leur chambre, ils se sont disputés et il l'a violentée.

Originaire du Canada, l'homme, proche de la quarantaine, est alors interpellé. S’il accepte de répondre aux questions sur sa vie personnelle, il choisit cependant de garder le silence sur les faits qui lui sont reprochés. Il est cependant poursuivi en justice. Le couple est ensuite reparti au Canada. L'homme est revenu à Saint-Martin pour assister à l'audience, mais pas la victime.

«Avez-vous porté le premier coup ?» demande le juge à l’accusé. «Vous rendez-vous compte que les conséquences auraient pu être beaucoup plus graves ? Vous faites presque le double de son poids » continue-t-il. Devant le tribunal, J.L reconnaît les faits. Il explique avoir été diagnostiqué, en décembre dernier, d’un trouble borderline et d’une bipolarité. Pour son avocate, il aura fallu atteindre cet incident pour que son client prenne au sérieux sa pathologie et entame une prise en charge psychanalytique et médicamenteuse. «Je suis désolé. C’est la pire expérience de ma vie» confie le Canadien en anglais.

Pour la vice-procureure de la République, les faits sont parfaitement caractérisés. Compte tenu du suivi psychologique et du discours du prévenu, elle requiert à son encontre six mois d’emprisonnement avec sursis ainsi qu’une amende de 1 000 euros. Des réquisitions que suivra le tribunal après délibération.

Cyrile POCREAU