Air Antilles : "la priorité demeure la stabilité financière" de la société
La situation d'Air Antilles a été de nouveau évoquée lors de la séance plénière du conseil territorial qui s'est tenue la semaine dernière. Le conseiller territorial Jules Charville a notamment demandé comment les 17 millions d'euros «investis par la population de Saint-Martin», c'est-à-dire par la Collectivité dans la compagnie aérienne, ont été utilisés.
Louis Mussington n'a pas répondu de manière explicite. Il a précisé que ce n'était pas «17 millions mais 16 millions d'euros», qu'il communiquera plus tard des «chiffres» demandés depuis longtemps par les élus de l'opposition et qu'aujourd'hui, «la priorité demeurait la stabilité financière de la société».
La licence d'exploitation d'Air Antilles est valable jusqu'au 30 août et d'ici à cette date, la compagnie doit prouver ses capacités financières à exister et perdurer pour que le titre soit prolongé. Louis Mussington s'est dit «très optimiste» quant à l'avenir de la société. «Nous sommes à la recherche de manière consistante d'un nouveau partenaire qui accepterait de prendre les parts de Cipim. Nous devons trouver un investisseur qui apportera la stabilité financière», a-t-il répété à ses collègues du conseil territorial.
Pour rappel, Cipim (dont une filiale exploite l'aéroport de Grand Case) s'était positionnée comme partenaire de la COM lors de la reprise d'Air Antilles en 2023 à hauteur de 40 % du capital. Dès le début, il avait été annoncé que le groupe céderait ses parts. Cette éventuelle évolution du capital a été formalisée par les membres du conseil d'administration en mai dernier.
Ceux-ci ont aussi évoqué une autre piste de refinancement des actifs. L'opération consisterait en un processus de «sale and leaseback», c'est-à-dire qu'Air Antilles céderait ses aéronefs tout en en restant locataire. «Les appareils seront cédés à un loueur, en contrepartie d’un prix de cession et d’un contrat de location coque nue des appareils», a-t-il été expliqué aux membres du conseil d'administration. La société d'économie mixte Air Antilles a sélectionné une entreprise spécialisée dans ce domaine, pour être accompagnée dans les démarches de recherche de candidats au rachat de sa flotte d'ATR.
Selon un calendrier prévisionnel et les éléments présentés aux membres du conseil d'administration en mai, l'opération pouvait se réaliser en juillet et générer entre 25 et 30 millions de dollars américains. Elle permettrait notamment de produire un flux de trésorerie d'environ 10 millions d'euros, qui pourrait être affecté à l'apurement des dettes et au développement de la compagnie. Fin mai, les membres du conseil d'administration «ont pris acte de ces informations».
Par ailleurs, suite à la démission de Jérôme Arnaud, Louis Mussington a été nommé président du conseil d'administration selon une décision unanime des membres de ce même conseil. La nomination a été rendue officielle cette semaine. Il a précisé qu'une délibération sera prochainement présentée en conseil territorial afin de déterminer si des indemnités peuvent lui être accordées, si oui d'en définir le montant. Jérôme Arnaud reste administrateur aux côtés de Valérie Damaseau et Alain Richardson.
Enfin, tout comme le président de la COM qui défend «le bien fondé de cette stratégie » de reprise de la compagnie, la vice-présidente Bernadette Davis «apporte son soutien à cette initiative courageuse », a-t-elle déclaré en séance plénière. Et de citer cette anecdote : à titre personnel, elle s'est rendue avec son conjoint en Guadeloupe pour des raisons médicales et a dû débourser 555 euros par personne avant la reprise d'Air Antilles. «Quand Air Antilles est arrivée, cela nous a coûté 295 euros», a-t-elle confié.