30.07.2025

Mission Locale : une passerelle vers l’avenir pour la jeunesse saint-martinoise

Un vent de nouveauté souffle à la Mission Locale de Saint-Martin. Depuis quatre mois, Caroline Rodrigues a pris la direction de l'établissement. Très motivée et forte de 30 ans d’expérience dans la formation professionnelle, elle a choisi de relever ce nouveau défi. « C’est un challenge hyper motivant pour une fin de parcours professionnel » affirme-t-elle. Son objectif est clair : redynamiser la structure et renforcer son ancrage auprès des jeunes et des entreprises du territoire. Créée il y a trois ans, la mission locale s’inscrit dans un réseau national existant depuis plus de 40 ans. Association loi 1901, elle est financée par l’État et la Collectivité. Elle s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans, non scolarisés et hors formation, pour les accompagner sur plusieurs volets : emploi, formation, orientation mais aussi logement, santé, démarches administratives et accompagnement social. Elle travaille en lien étroit avec de nombreux acteurs comme la Croix-Rouge, les forces de l’ordre ou entreprises locales… « Nous sommes un sas essentiel entre la sortie du système scolaire et l’entrée dans la vie active » résume la directrice.

Avec la loi du plein emploi, deux contrats sont proposés aux jeunes. Le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ), pour les jeunes les plus éloignés de l’emploi. Il prévoit 15 à 20 heures d’activités par semaine, une rémunération de 560 euros et un accompagnement intensif sur six mois minimum (renouvelable). Découverte des métiers, préparation à l’emploi, immersion en entreprises, sorties culturelles, ateliers de confiance en soi, gestion du stress : tout est mis en œuvre pour leur redonner des perspectives. Le parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA), quant à lui, est destiné aux jeunes avec une vision plus claire de leur projet. Moins intensif, il permet un accompagnement personnalisé avec également une aide financière. L’équipe est aujourd’hui composée de neuf professionnels dont quatre conseillers en insertion professionnelle avec chacun une spécialisation : handicap, sport, illettrisme et justice. « L’objectif est d’offrir un accompagnement global et personnalisé à chaque jeune, en tenant compte de ses freins et de ses aspirations » précise Caroline Rodrigues. Une chargée de relation entreprise prospecte en parallèle les besoins en recrutement pour proposer aux employeurs des profils adaptés.

De nouveaux projets pour pallier aux freins

Selon Caroline Rodrigues, les jeunes accompagnés font face à divers obstacles sur le territoire : offres d’emploi réduites, méconnaissance du monde du travail, barrière de la langue… Autre défi majeur, celui de la mobilité. Beaucoup de jeunes, notamment à Quartier d’Orléans ou Sandy Ground, peinent à se rendre sur le site principal situé à Marigot. Pour y remédier, la mission locale a investi dans un truck mobile, équipé de bureaux. Dans quelques mois, ce dispositif innovant permettra d'aller directement à leur rencontre. Autre objectif de la mission locale, « celui d’ouvrir les jeunes au monde extérieur » confie la directrice. Cela passe par des partenariats avec LADOM pour favoriser la mobilité régionale et nationale, mais aussi par des projets plus ambitieux. Récemment, 12 jeunes sont partis au Canada pour une immersion de quatre mois autour des métiers du numérique. Une belle expérience, que l'établissement espère pouvoir renouveller.

En 2024, la mission locale a accompagné 714 jeunes. Sur les 119 CEJ signés, 78 jeunes ont décroché un contrat de travail et plus de 30 sont aujourd’hui en apprentissage. Pour les mois à venir les ambitions restent grandes : faire connaître encore davantage la mission locale, mieux collaborer avec les entreprises, et surtout, offrir une véritable chance à chaque jeune. « Les sorties positives sont nos plus belles réussites » conclut Caroline Rodrigues.

Cyrile POCREAU