Cyclones : les plaisanciers résidents dénoncent leur exclusion dans la décision du nouveau protocole d’accès au lagon
« Une fois de plus, les plaisanciers résidents - qui vivent, travaillent, investissent et payent leurs impôts à Saint-Martin - sont écartés des discussions essentielles les concernant directement » regrette l'association des plaisanciers résidents de Saint-Martin (LPDSM) dans un communiqué de presse. L’Association s’insurge contre son absence aux discussions ayant mené à l’élaboration du nouveau protocole de gestion du lagon de Simpson Bay et des eaux territoriales en période cyclonique. Le document, présenté lors d’une réunion tenue le 16 juillet dernier, impose des conditions d’accès très strictes pour les bateaux souhaitant se réfugier dans la lagune en cas de cyclone. Il a pour volonté de limiter les risques d’échouement, de pollution et d’entrave aux secours, en assurant une coordination claire entre les services concernés.
À partir du 1er juin de chaque année, les usagers de la mer qui souhaitent pouvoir entrer dans la lagune de Simpson Bay en cas d’alerte cyclonique doivent obligatoirement transmettre un dossier complet à l’Établissement Portuaire. Le nouveau protocole impose notamment une autorisation préalable , avec obligation d’avoir une réservation confirmée dans un chantier naval pour mise à sec. Un point jugé irréaliste par la LPDSM : « Les chantiers navals sont déjà saturés, et imposer une place à terre comme condition préalable n’est ni faisable ni responsable. »
« La priorité doit être la sécurité des personnes, pas uniquement la gestion budgétaire des épaves » dénonce l’association. Cette dernière estime que ce dispositif sacrifie la sécurité des plaisanciers sur l’autel d’une logique budgétaire liée au coût de gestion des épaves après les ouragans Luis (1995) et Irma (2017). « Faudra-t-il payer ce lourd héritage jusqu’en 2100 ? Ce raisonnement, basé sur des catastrophes anciennes et exceptionnelles, ne doit pas servir de prétexte » écrit-elle.
La LPDSM rappelle que les plaisanciers résidents sont loin d’être des visiteurs de passage et participent activement à l’économie locale. Cette dernière déplore le manque de représentation des usagers réguliers de la mer dans les instances de décision. Depuis plusieurs mois, l’association affirme pourtant avoir proposé des alternatives, notamment l’identification de zones sécurisées dans le lagon et un renforcement des responsabilités des propriétaires. Face à ce qu’elle considère comme un protocole injuste et inapplicable dans son état actuel, la LPDSM formule trois demandes claires :
- Être intégrée aux décisions concernant les questions maritimes et cycloniques ;
- Mettre en place des solutions réalistes pour la mise à l’abri des bateaux ;
- Instaurer un dialogue réel entre les autorités et les usagers de la mer.
« Nous restons pleinement ouverts au dialogue, à condition que notre voix soit enfin entendue » conclut le communiqué.