12.06.2025

Un homme sans domicile fixe, blessé et pris en charge par les pompiers, insulte des personnels de santé

Le tribunal de proximité de Saint-Martin a examiné mercredi une affaire de violences, outrages et menaces envers des personnes dépositaires de l’autorité publique et professionnels de santé, en comparution immédiate. L’accusé est un homme de 42 ans, sans domicile fixe, atteint de troubles bipolaires et borderline.

Les faits remontent au 5 juin dernier. À 20h50, la gendarmerie est appelée à Saint-James pour une altercation entre deux sans domiciles fixes. G.D, le prévenu, a été passé à tabac. Ayant trois côtes cassées, ce dernier doit être transporté au centre hospitalier. Il est alors allongé sur une civière, que les pompiers font involontairement tomber. Face à la douleur, l'homme, fortement alcoolisé, entre alors dans une colère noire. Durant le trajet, il se montre agressif envers le personnel médical et les forces de l’ordre. Arrivé à l’hôpital, il reste incontrôlable. En plus des insultes et des menaces, il aurait volontairement jeté sa bouteille d'eau sur une des infirmières, bouteille qui va de ricocher sur le médecin. Suite à une visite médicale, une ITT d’un jour sera prescrite à la professionnelle de santé. Le lendemain des faits, l'individu avait été placé en détention provisoire dans l'attente du procès. 

À la barre, l’homme ne nie pas les faits et se dit désolé. «J’ai vu rouge. Le problème c’est la drogue et quand je bois, je me drogue. C’est exceptionnel que je me retrouve dans cet état. Mais là, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase» admet-il en promettant d'arrêter. G.D, de par ses maladies psychiatriques, est inapte au travail et touche les allocations pour adulte handicapé depuis sept ans. N’étant plus domicilié, l’homme habituellement suivi par le CMP (centre médico-psychologique) et la Croix-Rouge, explique ne pas avoir eu accès à son traitement les cinq derniers mois, ce qui serait à l'origine de son comportement.

«Monsieur G est intelligent. Il est tellement intelligent qu’il joue la carte de la maladie. Il est très lucide sur sa situation. Avec 1 400 euros d’aides, il pourrait avoir un toit. Il ne met pas en œuvre les éléments pour s’en sortir» déplore le procureur. «Il ne s’agit pas des actes les plus graves mais il a monopolisé le service hospitalier alors que celui-ci doit faire face à de vraies urgences et ça, c’est inacceptable» maintient-il. Pour ces faits, il requiert contre G.D, déjà condamné à plusieurs reprises ces dix dernières années, six mois d’emprisonnement avec un maintien en détention et l’interdiction de détenir une arme pendant trois ans

«Il a besoin d’aide. Il a fait une demande de cure de désintoxication, il y a quatre mois mais n’a pas eu de retour» souligne en conclusion son avocate lors de sa plaidoirie. Après délibération, le tribunal déclare l’accusé coupable et le condamne à un an d’emprisonnement assortie d’un sursis de six mois, une obligation de suivre des soins et au non port d’arme pendant deux ans.

Suite à la parution de l'article, les sapeurs-pompiers souhaitent préciser que, contrairement à ce que prétend le prévenu, ils ne l'ont pas fait tomber de la civière.

Cyrile POCREAU