05.06.2025

Saint-Martin lance officiellement la saison cyclonique 2025 : vigilance, préparation et résilience au cœur des priorités

Ce mercredi 4 juin marquait le lancement de la période cyclonique 2025 à Saint-Martin. Un temps de bilan, de prévision mais aussi la présentation des dispositifs engagés par chacune des autorités compétentes.

« À Saint-Martin, la mémoire de l’ouragan Irma reste vive. Elle nous oblige avec gravité et lucidité à ne jamais relâcher notre vigilance », a rappelé en ouverture Louis Mussington, président de la Collectivité. Ce mercredi 4 juin avait lieu, au lycée Daniella Jeffry, la réunion de lancement de la période cyclonique 2025. Un rendez-vous annuel désormais essentiel, réunissant élus de la Collectivité, services de l’État, professionnels de la gestion de crise et citoyens concernés. L’objectif : tirer les enseignements de l’année écoulée, faire le point sur les prévisions à venir et présenter les dispositifs de préparation déployés. Cette réunion visait également à rappeler les bonnes pratiques à adopter avant un événement cyclonique, tout en mobilisant les acteurs du territoire autour d’un objectif commun : « faire de la prévention un réflexe collectif ».

En première partie, Emmanuel Cloppet, directeur interrégional de Météo France, a présenté les prévisions pour 2025. Après une saison 2024 marquée par 18 phénomènes cycloniques dont 11 ouragans (5 majeurs), la vigilance reste de mise. Les Antilles, et particulièrement les Îles du Nord, sont exposées à une activité cyclonique en augmentation constante depuis 30 ans, avec un pic entre août et octobre.

La COM, consciente de la vulnérabilité du territoire, renforce d’année en année ses capacités de résilience. En 2025, plusieurs actions d’envergure ont été annoncées. La sécurisation du territoire reste au cœur de la stratégie : « un marché public sera lancé pour assurer le déblaiement rapide des axes routiers dès le passage en vigilance grise, afin de garantir un accès fluide aux secours et un retour rapide à la normale » annonce Louis Musington. La zone maritime fait aussi l’objet d’une attention particulière, notamment la lagune de Simpson Bay qui fait face, malgré un arrêté en vigueur depuis 2017, au retour d'épaves dans la zone. Une nouvelle campagne de retrait sera lancée, accompagnée d’une gouvernance partagée pour cette zone sensible. « La gestion des risques ne s’arrête pas au niveau des frontières administratives, elle se pense à l’échelle du territoire réel » rappelle le président.

« Rien ne peut remplacer l’expérience des habitants qui ont vécu Irma »

Une nouvelle campagne de nettoyage d’ampleur est programmée pour les prochaines semaines. Cette action, renouvelée chaque année, a un impact concret : réduction des risques d’inondation, amélioration du cadre de vie et renforcement du lien entre environnement et sécurité civile. La communication d’urgence s’intensifie aussi. La Collectivité prévoit l’installation de 12 nouvelles sirènes pour compléter son réseau d’alerte. Sept nouveaux abris cycloniques seront également opérationnels, dont un à La Savane et un autre à Quartier d'Orléans. Autre nouveauté cette année, la prise en charge de l’évacuation de la population vers ces abris. Enfin, une campagne de sensibilisation autour du DITRIM (Document d’Information Territoriale sur les Risques Majeurs), en français et en anglais, sera diffusée pour informer tous les habitants. Celui-ci rassemble consignes, niveaux de vigilance et zones à risques.

L’État a également présenté la programmation estivale, incluant la mise à jour du plan ORSEC (Organisation de la Réponse de SEcurité Civile), l’organisation d’exercices de crise, un plan de communication, le recensement des moyens matériels disponibles sur le territoire et la tenue de réunions hebdomadaires pour assurer un suivi régulier de la situation. Le préfet, quant à lui, a souligné que, malgré « l’expertise des services de l’État et de la Collectivité, rien ne peut remplacer l’expérience des habitants qui ont vécu Irma ». De ce fait, des rencontres seront organisées avec les conseils de quartier afin de répondre aux interrogations spécifiques à chaque secteur et d’apporter des réponses concrètes aux préoccupations des habitants. En parallèle, un rappel des bonnes pratiques a été diffusé, notamment l’élagage des arbres dans les jardins privés, le nettoyage et l’évacuation des encombrants dans les lieux dédiés, ainsi que la vérification de la solidité des habitations (gouttières, toitures, fenêtres...). Il a aussi été recommandé à chaque foyer de constituer un stock d’urgence : d'une part un sac d'évacuation pour avoir de quoi tenir en autonomie pendant 72h en cas d'évacuation et de l’autre, la constitution du stock à la maison pour tenir au moins 7 jours en cas de confinement.

Cyrile POCREAU