Air Antilles : "des pourparlers en cours" pour aider à "restructurer" la compagnie et "trouver le financement nécessaire"
Le mois de juin est important pour la compagnie Air Antilles dont la licence d'exploitation «temporaire» n'est valable que jusqu'au 30. D'ici là, elle doit prouver qu'elle est «en mesure de garantir la stabilité [financière] jusqu'à fin 2025», a confirmé Louis Mussington, président de la Collectivité (et actionnaire à 60 % dans le capital de la compagnie aux côtés de CIPIM) en séance plénière du conseil territorial le 23 mai dernier ; il était interrogé par la Team Gibbs sur le fonctionnement et l'avenir de la société alors que le P-Dg, Jérôme Arnaud, a annoncé sa démission du poste de directeur général.
«C'est vrai, Jérôme Arnaud a présenté sa lettre de démission mais je confirme qu'il est avec nous et travaille avec nous sur la reprise, la restructuration [de la compagnie]», a déclaré Louis Mussington. Pour rappel, Jérôme Arnaud (ex-salarié de CIPIM-Edeis qui exploite l'aéroport de Grand Case) avait été nommé président du conseil d'administration (CA) et directeur général de la société d'économie mixte Air Antilles à sa création fin 2023. En novembre 2024, le conseil d'administration de la Sem a pris acte de la démission de Jérôme Arnaud de ses fonctions de directeur général et de la nomination, pour le remplacer, de Samuel Braconnier. Jérôme Arnaud est toutefois resté administrateur et président du CA. Selon Louis Mussington, le conseil d'administration doit se réunir cette semaine et élire un nouveau président. Il quitte ses fonctions «à un moment où on a le plus besoin de lui, au moment le plus dur», a commenté Daniel Gibbs.
Si ce dernier n'a pas caché son pessimisme et ses inquiétudes à quant à l'avenir de la compagnie - la COM ayant engagé 17 millions d'euros dans la société dont 12 millions sous forme de prêt a-t-il rappelé – Louis Mussington, lui, préfère «voir la lumière au bout du tunnel». Il pense que la COM pourra récupérer les 12 millions d'euros d'ici «la fin de l'année ou l'année prochaine». Il croit également en «les pourparlers en cours avec un repreneur pour aider à restructurer et à trouver le financement nécessaire» devant assurer la survie d'Air Antilles.
Début avril, la licence d'exploitation de la compagnie est devenue «temporaire» suite à une décision du ministre de l'Aménagement et de la décentralisation car l'autorité n'avait plus la certitude que la compagnie était à même de faire face à ses obligations financières.«La licence est aujourd'hui temporaire mais ça peut être renouvelée six mois deux fois», a rassuré Louis Mussington. Et de préciser : «ce sont les mesures bruxelloises qui font que le gouvernement français a été obligé de prendre cette mesure conservatoire, si je peux m'exprimer ainsi».
Louis Mussington a aussi indiqué qu'une «réunion intéressante» s'était récemment tenue et avait rassemblé les «différentes instances» impliquées dans le dossier avec le conseil d'administration. «Une procédure de conciliation est en cours, ce qui fait que la société est protégée», a-t-il ajouté. «Mais cela ne va pas durer éternellement, c'est pour ça que l'urgence aujourd'hui est de trouver un financeur et c'est en cours de discussion», convient-il. En d'autres termes, Air Antilles doit prouver d'ici la fin du mois qu'elle a amorcé sa restructuration financière. Dès que Louis Mussington aura «l'engagement ferme, [il sera] en mesure de communiquer». Reste à voir s'il s'agit d'un troisième actionnaire qui entrera ainsi au capital aux côtés de la COM et de la CIPIM ou si l'un ou les deux actionnaires céderont (une partie de) leurs parts.
Fin 2023, lors d'un conseil territorial, il avait été expliqué aux élus que la COM pouvait se réserver le droit de céder 9 % de ses parts à d'autres collectivités qui manifesteraient la volonté d'investir. CIPIM-Edeis avait aussi précisé qu'il céderait une partie des parts à JA Capital, société détenue par Jérôme Arnaud. A noter que JA Capital est aussi présidente de Joseph 24 qui s'était positionnée pour le rachat d'une partie des avions de l'ancienne compagnie Air Antilles (autres que ceux cédés à la COM et CIPIM) après sa mise en liquidation judiciaire, mais elle n'avait été pas été choisie par le juge commissaire. Elle avait dénoncé les attributions en justice mais a été déboutée.