23.05.2025

Didier Rouxel : une décennie de voyage et de photos à Bali, exposée à Saint-Martin

Le vendredi 30 mai, le photographe Didier Rouxel proposera une exposition au Ti Korner ainsi qu’au restaurant Les Amandiers, de 18h30 à 21h. Une immersion dans une décennie de marches, de rencontres et d’images venues tout droit de Bali.

Installé à Saint-Martin depuis plus de quarante ans, Didier Rouxel a troqué en 2016, ses outils de menuisier contre un sac à dos. «Dès que j’ai cédé mon entreprise, je suis parti finir le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle», raconte-t-il. Baskets aux pieds évidemment, mais surtout, appareil photo en mains, ce photographe cultive une passion pour l’image.

«J’ai toujours fait de la photographie. Je suis autodidacte, j’apprends tout seul. Par contre, j’ai aussi fait beaucoup de stage de perfectionnement en compagnie de photographes professionnels qui m’ont emmené aux quatre coins du monde, de la Mongolie à la Birmanie en passant par les États-Unis» énumère-t-il.

Didier Rouxel s’est aussi spécialisé, il y a moins d’une dizaine d’années, dans les treks de semi et longue distance, allant de quelques jours à un mois et demi. Au fil de ses voyages, cette passion l’a fait parcourir de longues distances à pied, souvent dans des conditions exigeantes, comme ce fut le cas sur le chemin de la diagonale des fous à La Réunion. Ce lien à la marche et à la nature nourrit son regard de photographe : un rythme patient et attentif, qui lui permet d’aller à la rencontre de détails que beaucoup ne voient pas.

Nommée «l’île des dieux», l’exposition du vendredi 30 mai, sera consacrée à Bali, un territoire qu’il connaît bien : «J’y vais tous les ans depuis presque dix ans pour rendre visite à ma fille qui vit à Ubud.» C’est là, entre rizières, sommets volcaniques - dont le mont Agung, qu’il a gravi deux fois - et villages reculés, que l’homme a su saisir l’âme de l’Indonésie.

«Mes photos ne traitent pas uniquement des paysages, il y a aussi beaucoup de portraits» souligne-t-il. Pour lui, photo et rencontre sont indissociables. «Je cherche à me rapprocher des gens, à comprendre leur quotidien. On ne commence pas par sortir l’appareil. Il faut d’abord créer un lien, même sans parler la langue. Je m’assois, je fais des gestes, je prends le temps. Ce n’est qu’après ça que la personne accepte plus volontiers de se confier et de confier son visage» affirme l’artiste.

Si Didier Rouxel n’en est pas à sa première exposition, une dizaine à ce jour, le septuagénaire espère aller plus loin : «Je cherche un lieu pour créer une galerie permanente à Saint-Martin. Pas seulement pour mes photos, mais aussi pour exposer d’autres artistes, peintres ou photographes». En attendant, l’homme prévoit de repartir rapidement vers d’autres destinations. «J’aimerais bien aller en Nouvelle-Zélande. J’ai aussi le projet de partir marcher en Patagonie avec un ami » conclut-il.

Cyrile POCREAU