16.05.2025

Soupçonnant un homme de vol, il l'enlève et le séquestre avec l'aide de complices

Quatre prévenus comparaissaient jeudi devant le tribunal de proximité de Saint-Martin pour enlèvement, séquestration et violences volontaires provoquant une ITT de 3 jours. Les faits remontent au 16 juillet 2024.

Sur le parking du supermarché à Howell Center, une personne voit plusieurs individus commettre un enlèvement à l’aide d’un pick-up orange. Il relève la plaque d'immatriculation et appelle la gendarmerie. Rapidement, la section de recherche remonte au propriétaire de la voiture, J.M.J. Ce dernier, gérant d’une entreprise, invite les forces de l’ordre sur son lieu de travail. Peu de temps après, G.M, sa femme, arrive au volant du pick-up où se trouve à l’arrière la victime pieds et poings liés. 

Le gérant raconte que son ordinateur professionnel ainsi qu’une clé USB comportant des informations personnelles sur ses clients ont été subtilisés. Persuadé que l’auteur des faits est M.L.U, un sans domicile fixe identifié grâce à ses caméras surveillance, il appelle la gendarmerie. Selon lui, elle lui préconise au quarantenaire d’agir sans violence. J.M.J passe alors l’action.

Avec lui, en plus de sa femme, trois autres complices seront identifiés grâce à des vidéos de surveillance : V.S, employé de l’entreprise, L.Y, étranger à l’entreprise mais appelé en renfort par G.M, ainsi qu’un dernier individu, qui ne sera pas été mis en cause. Les images montrent des actes de fortes violences. Le certificat médical de la victime indique de nombreuses contusions, notamment au niveau des poignets où elle était ligotée.

La victime de l'enlèvement réfute les accusations de vol mais refuse de déposer plainte. L’enquête révèle finalement son innocence. Le 18 juillet 2024, les prévenus sont placés sous contrôle judiciaire, qui sera renouvelé par la suite le 17 octobre. 

«Pensez-vous agir sans violence quand vous faites monter quelqu’un de force dans une voiture ? Je conçois que ce vol soit désagréable, c’est l’entreprise de votre vie. Mais n’avez-vous pas l’impression d’être allé trop loin ?» demande la présidente aux accusés qui minimisent les violences portées. Selon eux, la victime présentait des ecchymoses avant leur intervention.

«Cette scène est surréaliste, nous sommes en plein dans la justice privée où chacun passe sa colère sur cette personne. Ils sont coupables d’actes d’une violence unique qu’ils n’auraient jamais dû connaître au vu de leur situation» déclare le procureur de la République. En raison de la gravité des faits, il préconise dix mois d’emprisonnement assortis d’un sursis simple de cinq ans à l'encontre de G.M qui a surveillé et conduit mais qui n’a pas porté de coups, dix-huit mois à l'encontre de J.M.J et L.Y dont huit mois avec sursis, enfin, six mois de prison ferme pour V.S. Des recommandations que suivra le tribunal. Tous se voient également interdits de port d’armes pendant cinq ans.

Cyrile POCREAU