14.05.2025

Il voulait essayer une arme qu'il comptait acheter, il écope de trois ans de prison

Mercredi 14 mai, le tribunal de proximité de Saint-Martin a examiné une affaire de port et de transport d'armes ainsi que de mise en danger d’autrui en comparution immédiate. Les faits remontent au 10 mai 2025.

Il est 19h30 quand un habitant du quartier d’Agrément appelle la gendarmerie. Ce dernier explique avoir vu et entendu des coups de feu sortir d’un véhicule bleu, circulant sans éclairage dans la nuit. Arrivées sur place, les forces de l’ordre contrôlent la voiture avec en son sein J.G et constatent la présence d’une arme à feu de calibre 12. Interrogé par les gendarmes, le jeune Saint-Martinois de 22 ans donne plusieurs versions des faits. Déjà condamné le 13 mars dernier au non-port d’arme, l’homme est déféré devant le procureur qui le place en détention provisoire le 13 mai. 
«Qu’est-ce que vous vouliez faire avec cette arme ? » demande le tribunal au prévenu. «Le but c’était d’aller tirer dans les montagnes côté hollandais pour essayer l’arme que je comptais acheter. On m’a alerté qu’une personne qui m’avait menacé allait rentrer sur Saint-Martin. J’ai pris peur» explique J.G.

Si par crainte des représailles l’homme assure, pendant son interrogatoire, être seul au moment des faits, il avoue finalement à la barre avoir été accompagné du vendeur d'armes et de ses amis. Le coup de feu serait parti de l’arrière du véhicule, de façon accidentelle. Son avocate, maître Regnier Anne-Marie, reconnaît la gravité des faits, cependant elle demande la clémence de la cour. Pour le défendre, elle évoque une vie difficile : « vous avez devant vous un gamin des rues, abandonné par ses parents. Qu’est-ce qu’on fait quand la société ne veut pas de nous ? On se tourne vers la violence».

«Ils ont tiré avec un fusil à pompe à côté d’une crèche. Si une personne avait été sous la branche qui a cédé après le coup de feu, ça aurait pu être dramatique ! » déclare vivement la procureure de la République. «Cette personne m’inquiète. Il ne travaille pas, il traîne avec des gens peu fréquentables, il s’arme, il tire. Il a envie d’une vie de gangster. Il fait partie des gens dangereux que l’on doit combattre sur cette île. Qu’il ait tiré ou pas, le seul fait qu’il roule sans lumière caractérise la mise en danger d’autrui» souligne-t-elle. Pour la gravité des faits, la procureure préconise cinq ans d’emprisonnement ainsi que des peines obligatoires comme la confiscation et le non-port d’armes. 
Après en avoir délibéré, le tribunal reconnait J.G. coupable de trois faits qui lui sont reprochés. En répression, il le condamne à trois ans d’emprisonnement avec maintien en détention. Il sera transféré en prison en Guadeloupe dans la journée. En complément, l’homme se voit confisquer son arme et interdit de port d’armes soumises à autorisation pendant dix ans.
Cyrile POCREAU