Education : la ministre confirme à F. Gumbs la fermeture de 4 classes sur les 17 initialement prévues
Lors de la séance publique de questions orales au gouvernement mardi à l'Assemblée nationale, le député de Saint-Martin a interpellé la ministre de l'éducation nationale « sur l'avenir de l'éducation à Saint-Martin» suite à l'annonce de la suppression de 89 postes à la rentrée de septembre 2025 dans l'académie de Guadeloupe.
«Depuis plusieurs semaines, syndicats d'enseignants et fédérations de parents d'élèves sont mobilisés (...). Là où les performances scolaires se situent bien en deçà des résultats nationaux, ces mesures sont de nature à aggraver la situation et à mettre en péril la qualité de l'enseignement proposé aux élèves scolarisés dans l'académie. Bien qu'une avancée ait été obtenue le 31 mars avec l'annonce de 13 postes sauvegardés, cette décision n'est toujours pas satisfaisante ni suffisante et elle aura inévitablement des conséquences sur Saint-Martin», rappelle Frantz Gumbs. Et d'argumenter : «Saint-Martin où plus de 8 écoliers sur 10 et près de 7 collégiens sur 10 sont scolarisés en éducation prioritaire ! Saint-Martin où le taux moyen d'élèves présentant une maîtrise satisfaisante en français se situe à 25,8 points en deçà du taux moyen académique et à 40,4 points en deçà du taux moyen national.»
Le député considère que «la logique comptable qui consiste à supprimer des postes lorsque les effectifs sont en baisse n'est absolument pas adaptée » dans le contexte local particulier. «Elle est même tout à fait incompatible avec toute perspective d'amélioration des résultats », conçoit-il.
«Il est primordial de contextualiser les méthodes, les contenus et les critères d'attribution des moyens humains. À défaut, ce sont les élèves les plus fragiles qui continueront à payer le prix de ces règles déconnectées de la réalité. Là où les indicateurs de réussite sont si faibles, pourquoi ne pas plutôt saisir l'opportunité de la baisse des effectifs pour favoriser la réussite des élèves ?», estime-t-il.
Frantz Gumbs pense que «la situation de l'état de l'école dans l'académie de Guadeloupe doit être posée. La Guadeloupe n'est pas Paris, Saint-Martin n'est pas la Guadeloupe ». Aussi lui semble-t-il «impérieux d'analyser les causes de ces disparités pour mieux réfléchir à des solutions idoines pour mener les élèves au moins au même niveau de réussite scolaire que partout ailleurs».
Le député demande à ce qu'une séquence à Saint-Martin soit prévue dans le cadre de la mission ministérielle programmée en mai et souhaite connaître « les perspectives à ce sujet ».
Absente, la ministre de l'Education, Elisabeth Borne, a répondu par l'intermédiaire de sa collègue Annie Genevard. La ministre rappelle tout d'abord la forte démographique et une baisse des effectifs de près de 93 000 élèves, dont 80 000 dans le premier degré, en France, y compris en outre-mer et à Saint-Martin. «De cette baisse démographique, nous faisons une force, qui permettra de poursuivre la baisse du nombre moyen d’élèves par classe, lequel atteindra à la rentrée prochaine le niveau historiquement bas de 21,1 élèves par classe en moyenne », assure la ministre.
«Pour l’académie de Guadeloupe, la diminution des effectifs depuis 2017 est de l’ordre de 18 %, plus du double de la moyenne de la baisse nationale. Malgré cette évolution, les moyens ont été maintenus, ce qui s’est traduit par l’amélioration du taux d’encadrement des élèves, passé, entre 2017 et aujourd’hui, de 21 à 16,3 élèves par classe dans l’académie. À Saint-Martin, la baisse des effectifs sera de 2,7 % à la rentrée. Afin de préserver les conditions d’apprentissage les plus satisfaisantes possibles, seules 4 classes seront supprimées sur les 17 fermetures prévues initialement», indique Annie Genevard.
«Concernant enfin l’adaptation des enseignants aux publics particuliers de ces territoires », Annie Genevard invite Frantz Gumbs à «en discuter plus avant avec la ministre de l’éducation nationale ».