L. Mussington demande l'aide de l'Etat pour maintenir Air Antilles en vol
Le 9 décembre dernier lors d'une conférence de presse, Air Antilles annonçait la mise en place d'un nouveau vol entre Saint-Martin et Pointe-à-Pitre à 7h30 à partir du lundi 6 janvier et précisait sur les réseaux sociaux, que les réservations étaient ouvertes. Or, à ce jour, le vol de 7h30 n'est toujours pas proposé sur le site de réservation.
Dans le même temps, deux articles de la presse nationale indiquent que la compagnie aérienne détenue à 60 % par la Collectivité de Saint-Martin est suivie par le CIRI, le comité interministériel de restructuration industrielle qui «a pour mission d'aider les entreprises en difficulté à élaborer et mettre en œuvre des solutions permettant d'assurer leur pérennité et leur développement ». «Nous sommes suivis par le CIRI, ce n'est pas un sujet», commente le PDG Jérôme Arnaud à nos confrères de TourMag.com.
De plus, Air Antilles a fait l'acquisition d'avions et souhaite pouvoir étaler leur remboursement via une procédure de conciliation. «Nous avons des avions quasiment neufs qui vont intégrer l'entreprise, dans le cadre du redécollage nous avons demandé aux banques de faire un effort. Ce n'est pas seulement à la collectivité de soutenir le projet, tout le monde doit mettre du sien, pour éviter de laisser les Antilles dans une situation de monopole», a confié le PDG à Tourmag.com. Pour rappel, la COM a accordé quelque 16 millions d'euros à Air Antilles.
Toujours selon nos confrères, «le principal actionnaire» de la compagnie – en l'occurrence la COM de Saint-Martin a sollicité le soutien de Paris et «a écrit directement au chef de l'Etat». Tourmag.com en publie certains extraits. Selon Louis Mussington, «le certificat de transporteur aérien est aujourd'hui menacé par les autorités de contrôle en raison de l'absence de contrats interlignes avec les deux compagnies majeures du trafic transatlantique : Air France et Corsair». Un accord interligne pouvant être un accord entre Air France et Air Antilles, permettant aux passagers au départ de Paris de se rendre sur une île desservie par Air Antilles et pas par Air France, en achetant un seul billet. (Exemples de vol : Paris/Saint-Barth pour les clients d'Air France et Corsair, Paris /Saint-Martin pour les clients de Corsair).
Avec Air France, les négociations sont en cours et devraient prochainement aboutir, selon le courrier du président de la COM. «En revanche les administrateurs de Corsair se refusent à signer le moindre accord interligne. Ce refus m'est totalement incompréhensible surtout lorsque l'Etat envisage d'abandonner 80 millions d'euros de dettes pour Corsair, afin de lui permettre un redressement», précise Louis Mussington au chef de l'Etat dans son courrier. Aussi le président de la COM demande-t-il à l'Etat d'ajouter une condition à son aide à Corsair, «la mise en place d'un accord interligne» avec Air Antilles.«Cet accord, en complément de celui envisagé avec Air France, permettra de mieux connecter les îles antillaises, d'améliorer significativement le plan d'affaires d'Air Antilles et de prévenir une sanction qui pourrait remettre en cause sa licence nouvellement obtenue, la transformant en licence temporaire», a expliqué Louis Mussington dans sa lettre au président de la République.
«Le principal actionnaire rappelle aussi que la chute de l'entreprise aura des répercussions énormes politiquement et économiquement dans la région. Alors qu'Air France ne conservera pas indéfiniment son réseau local, la concurrence y sera plus que limitée et les prix risquent de s'envoler. De plus, un tel événement ferait perdre les 16 millions d'euros investis par la Collectivité de Saint-Martin », indique Tourmag.com.