Affaire Jeffry/Benet : qu’est ce que l’observatoire de santé ?

Naissance et objectifs

Fin octobre 2010, Louis Jeffry crée l’association Chambre territoriale de l’économie sociale et solidaire de la COM de Saint-Martin. Quatre ans plus tard, il fait une déclaration en préfecture pour modifier le nom en observatoire Sint Maarten Saint Martin – Chambre territoriale de l’économie et solidaire et de la santé de Saint-Martin.

L’objet de l’association comprend de nombreuses missions parmi lesquelles : «favoriser la coopération sur toutes ces formes et dans les toutes les régions et dans tous les pays, organiser des événements, développer un observatoire de la santé et du social qui est un organisme scientifique et technique, développer l’économie sociale et solidaire à Saint-Martin, etc.

Précisément, les objectifs de l’observatoire sont de «regrouper et exploiter des données de diverses origines relatives à l'état sanitaire et social de la population de la région ; élaborer de nouveaux indicateurs de santé ; renvoyer l'information analysée et synthétisée à toute personne ou collectivité intéressée ; conduire des études sur des thèmes de santé publique décidés en concertation ou à la demande notamment des instances publiques, des collectivités territoriales, des institutions sanitaires et sociales et des organismes œuvrant dans le champ de la santé publique ; les travaux de l'observatoire sont mis à la disposition des décideurs nationaux, et de toute personne intéressée».

Mise en place

C’est le 22 août 2014 que l’observatoire de santé est officiellement mis en place. Une cérémonie est organisée à la CCISM en présence de représentants de la COM et du gouvernement de Sint Maarten. En effet, l’observatoire est financé dans le cadre du programme Interreg Caraïbes IV, un programme européen qui octroie des subventions à la condition que le projet soit mené en partenariat avec un pays tiers ; en l’occurrence dans ce cas entre la COM et Sint Maarten.

A noter qu’aucun représentant de l’Etat n’est présent à la cérémonie alors que la compétence santé est localement du ressort de l’Etat. Personne de l’agence régionale de santé ou du centre hospitalier Louis-Constant Fleming qui doit héberger l’observatoire, n’est présent non plus.

Les objectifs de l’observatoire sont précisés : permettre «une appréciation globale de l’état de santé de la population saint-martinoise et de la prévalence des maladies chroniques au regard des déterminants de santé ; une  évaluation du mode de vie et de l’environnement social de la population, des comportements à risques, des données anthropométriques et des pratiques préventives au sein de la population ; une  meilleure compréhension des problèmes de santé et des limitations fonctionnelles chez les plus âgés ; une collecte de données sur les risques pour la santé des différents groupes vulnérables, dont les migrants en situation irrégulière, les femmes et les personnes âgées ; une évaluation de l’accès aux services de santé locaux et l’appréciation des besoins de la population en matière de «shopping sanitaire » en dehors de l’île».

Interrogés sur l’intérêt et l’usage des données qui seront collectées puisque la santé est une compétence de l’Etat et non de la COM (alors qu’à St Maarten le gouvernement est compétent), les représentants répondent que les résultats permettront aux institutions de mieux orienter leurs politiques sur le territoire.

Le fonctionnement de l’observatoire sera défini par assemblée générale en septembre 2015.

Les enquêtes

Les études et/ou enquêtes annoncées ont été peu nombreuses, du moins rendues publiques. En juin 2016, Louis Jeffry est invité par le conseil territorial et présente aux élus l’observatoire. Il confie qu’environ quatre-vingts enquêteurs ont été recrutés pour interroger 2 500 personnes. «Ces enquêtes ont été pour nous une vraie satisfaction.  (…) Nous sommes dans une phase d’analyse de toutes les données qui seront bientôt livrées. Les résultats préliminaires montrent que nous avons une population extrêmement variée sur l’île : sur les 50 premières enquêtes, environ 40 personnes sont nées dans des pays différents », a révélé le président de l’observatoire.

En août 2016, l’observatoire a signé une convention avec le rectorat en vue de mener une étude sur la santé des jeunes. Une phase préparatoire d’au moins six mois était nécessaire avant le lancement de l’étude sur le terrain.