06.09.2019

La COM veut aussi s'inscrire dans la trajectoire 5.0 de l'Etat

En juillet dernier, le Premier ministre a signé avec les territoires ultramarins la mise en place de la Trajectoire outre-mer 5.0. Elle «apporte un cadre durable à l’application des politiques publiques du Livre bleu outre-mer ». Elle comprend cinq défis : zéro exclusion, zéro vulnérabilité, zéro carbone, zéro polluant agricole, zéro déchet. Saint-Martin ne fait pas partie des signataires car elle avait déjà signé avec l’Etat le protocole de reconstruction post Irma comprenant des objectifs similaires.

Cependant, le président de la COM souhaite «s’inscrire » dans le cadre de cette trajectoire, a-t-il confié vendredi matin lors du conférence de presse. Malgré les désaccords et les tensions sur certains sujets avec les services de l'Etat, Daniel Gibbs est "plus que jamais demandeur d'un partennariat étroit, durable et loyal avec l'Etat".

Zéro exclusion

«Une Stratégie Zéro exclusion reviendrait à faire en sorte que les Saint-Martinois puissent, comme tout citoyen français, bénéficier pleinement des prestations sociales, précisément de l’ASPA (minimum vieillesse) et de  la prime d’activité, demeurant vouées à être significativement relevées durant ce quinquennat », conçoit Daniel Gibbs qui veut «sensibiliser le gouvernement sur le taux de non recours aux prestations sociales à Saint-Martin ».

«Contrairement aux idées reçues concernant les outre-mer en général et Saint-Martin en particulier, la population ne se complait pas dans l’assistanat. De nombreux habitants de ces territoires ne bénéficient même pas des aides auxquelles ils ont droit !  C’est particulièrement le cas à Saint-Martin, essentiellement par manque d’information et par absence d’accompagnement à la constitution de dossiers jugés trop complexes. Certaines prestations sociales ne sont pas autant distribuées qu’elles devraient l’être, parmi lesquelles l’ASPA», fait remarquer celui qui rappelle l’engagement de l’Etat dans le protocole signé en 2017 de «veiller à ce qu’une amélioration du service assuré au public par les organismes relevant de la sphère sociale (notamment CAF, CGSS) soit constatée à brève échéance ».

Zéro carbone

Dans ce domaine, le président Gibbs dit soutenir les projets de centrales photovoltaïques et de géothermie sur le territoire mais s’interroge sur les conséquences d’une réduction de la dépendance aux ressources fossiles en termes financiers. En effet, EDF qui, en utilisant du fioul pour produire de l’électricité, est assujettie à la taxe carburant qui rapporte quelque 13 millions d’euros par an à la COM.

«Un accompagnement financier de l’Etat serait donc nécessaire, durant une période transitoire à négocier », admet-il.

Zéro déchet

En termes de coopération régionale en matière de gestion et de valorisation des déchets, le président de la COM annonce le projet saint-martinois (Préparation pour recyclage et transfert des flux recyclables vers la Guadeloupe) d’un montant de 22 millions d’euros soutenu par le ministère des Outre-mer.

«A moyen terme, le financement du projet stricto sensu devrait pouvoir être assuré par des fonds FEDER, mais aussi par des crédits d’Etat, provenant du Grand Plan d’Investissement que je viens d’évoquer, avec le soutien de l’ADEME », précise-t-il.

Zéro polluant

Si dans le document de l’Etat, ce chapitre se rapporte aux polluants agricoles, Daniel Gibbs le décline localement dans un autre domaine, celui de l’eau. Il entend «accélérer le rythme de renouvellement des canalisations d’eau, des réseaux d’adduction d’eau potable» aujourd’hui pollués par les bromates. « La mobilisation du Grand Emprunt devrait y pourvoir, de même que l’affectation massive de crédits européens dès le tout début de la prochaine programmation, début 2021 », espère-t-il.

Zéro vulnérabilité

«Sujet existentiel pour Saint-Martin, vous l’imaginez bien ! », commente le président qui déplore que le financement par l’Etat des structures de prévention et de protection des populations «demeure encore virtuel » alors que l’engagement acté au comité interministériel de mars 2018 était de «17,8 millions d’euros de crédits budgétaires sur un total de 29 M€ ».

Par ailleurs, la COM souhaite avancer sur la mise en place d’un programme d’action et de prévention des inondations (PAPI).

Estelle Gasnet
5 commentaires

Commentaires

Toujours envoyer en Guadeloupe... : maintenant les déchets recyclables !
C'est comme ça que les Ministères veulent nous aider ?
On ne peut pas enfin essayer de garder ce qui a de la valeur à Saint-Martin ?
Quand tout le monde parle d'économie circulaire, est-on si bêtes pour ne pas essayer de créer des emplois et des nouvelles activités avec du recyclage sur place ?

Si vous voulez que les déchets recyclable soit traité à saint martin
Il faut une usine pour ça, investir
Pas en bas d une colline comme a cul de sac
C est sur elle sera pas a la BO kevin

On dirait juste un discours de campagne électorale.
Ça pourrait faire l'objet d'une vidéo YouTube : cliché vs réalité. Ça pourrait faire la blague sauf que ce n'est pas le cas.
Question ? Quand va-t-on cesser les bla bla bla et agir ??????????

Pour l'électricité, si ce n'est plus du fioul, il faudra taxer la production autrement... puisque la COM a la compétence fiscale.

On ne peut pas trouver des solutions locales pour les déchets ?? Il faut encore aller les transporter en Guadeloupe ? Sur des bateaux "zéro carbone" j'imagine...
Tout comme l'investissement, le transport et le traitement des déchets ont un coût. C'est une question de vision à plus ou moins long terme : un peu comme une problématique "acheter ou louer".
Et puis il faudrait aussi prendre en compte la partie hollandaise sur cette question. S'il y a une structure de traitement en partie française, peut-être la rentabiliser en traitant les déchets de nos voisins ? Ou bien faire un investissement commun pour une structure qui servirait aux 2 parties.
Quand on voit les problèmes liés aux déchets en partie hollandaise, on se dit qu'il y a forcément un besoin à couvrir !

Sinon j'aime bien l'idée d'envoyer PAPI combattre la vulnérabilité.

Bon, y'a de l'espoir. Le plus dur va être de sortir du programme Zéro Cerveau actuellement en place.

Bon weekend !

Y'a bien haine quin, qui récupère ses bouteilles vides, pour s'en resservir, quand on pense qu'il y en a qui foutent leurs mégots dedans et d'autres qui y pissent,et j'en passe des plus déguelasses voilà une bonne récup-éco à vot santé et bonne nav!